À quelques semaines du début des échéances Parcoursup, nous publions une interview exclusive de Mathis, qui après son bac STMG a rejoint le classe préparatoire “ECT” du lycée Le Rebours. Aujourd’hui à HEC Paris, la meilleure école de commerce de France, il est revenu son parcours et livré ses conseils à Gaelle Jouanne, son ancienne professeur d’anglais en prépa.

Comment se passe ta scolarité à HEC ?

Je suis en PGE (Programme Grande Ecole) sans programme d’échange pour faire une double licence d’histoire à La Sorbonne et je compte demander le double diplôme avec l’ENS (Ecole Normale Supérieure) pour faire de la recherche en économie. Ce que je préfère est un électif (cours facultatif) qui s’appelle « Corporate Finance Theory » au cours duquel on travaille sur des articles universitaires de recherche sur le fonctionnement des entreprises et des modèles mathématiques relatifs aux interactions entre ces différentes entreprises. Je suis aussi président du BDE (Bureau des Etudiants), ce qui occupe la moitié de mon temps entre l’organisation d’évènements tels qu’un tournoi sportif que nous comptons faire en fin d’année ainsi que tout l’aspect festif, on gère aussi les relations avec l’école et on représente la voix des étudiants auprès de l’administration de l’école.

Est-ce que tu te sers encore de tes acquis méthodologiques de CPGE pour performer ? Si oui lesquels ?

Les acquis de CPGE me servent encore dans la vie en général bien au-delà de l’école de commerce et de management, c’est aussi utile en école pour réussir à tout concilier entre les cours, les recherches de stages et la vie associative : on sort de CPGE avec une force de travail énorme, beaucoup de résilience et une vraie efficacité dans le travail. On apprend à s’adapter en prépa et c’est un atout inestimable : rien ne nous semble insoluble.
Venir d’ECT est un atout supplémentaire dans certains cours qui traitent du fonctionnement de l’entreprise, particulièrement lorsqu’il s’agit de traiter des problématiques théoriques d’entreprise.

Parcoursup se profile à l’horizon, comment as-tu choisi ta prépa à l’époque ? As-tu regardé les classements ? Quels conseils donnerais-tu pour faire ton choix avec le recul et ton expérience ?

Bien sûr qu’on regarde les classements mais ils sont à relativiser, il faut regarder la tendance générale et les indicateurs qui sont pris en compte. Une prépa historique bien classée n’a plus de mal à recruter de bons éléments pour avoir de bons résultats chaque année, c’est un cercle vertueux qui s’auto-alimente mais qui exclue aussi des potentiels dont j’ai fait partie à l’époque. C’est plus compliqué pour une prépa plus récente comme Le Rebours où j’étais scolarisé qui peut encore connaître des fluctuations de résultats le temps de se faire connaître et d’assoir sa réputation. C’est là que ces profils peuvent tenter leur chance sur Parcoursup, être pris et réussir, j’en suis la preuve ! Et c’est comme ça que s’enclenche peu à peu la dynamique positive avec une baisse progressive de l’aléatoire parce que le classement d’une prépa ne dépend pas uniquement de la qualité des enseignants, les étudiants font aussi partie de l’équation : Le Rebours qui est en progression régulière dans les classements et qui a fini 7ème en 2024 a de moins bons résultats cette année du fait de trois abandons au moment des écrits 2024 alors qu’il y a eu de belles réussites et des intégrations dans le TOP5/TOP7 pour le reste de la promotion.

Il ne faut pas se démoraliser si on n’a pas eu la prépa qu’on voulait en premier choix : quand j’ai été refusé à Grandchamp et Turgot, je me suis dit que c’était fichu et aujourd’hui je suis à HEC. Le principal n’est pas le classement de la prépa mais sa propre détermination et motivation. Si on travaille, qu’on est déterminé et motivé, qu’on avance vers son objectif sans laisser les statistiques nous démoraliser, on met toutes les chances de son côté pour réussir. C’est ce que je répète aux étudiants de Le Rebours où j’assure aussi des colles cette année.

Justement : comment arrive-t-on à HEC ensuite ? Quels sont tes conseils pour les deux années de CPGE ?

Je vais essayer d’être le plus précis possible et de sortir des conseils traditionnels : le plus important avec le recul c’est de savoir pourquoi on est là et pourquoi on travaille autant. Je savais exactement pourquoi j’étais là. La curiosité intellectuelle est importante : avoir envie d’aller plus loin, de comprendre le monde. Et enfin apprendre à ne pas s’écouter et se laisser contrôler par ses émotions : apprendre à faire ce que l’on n’a pas envie de faire au départ, c’est le début de l’apprentissage de la résilience.