langues anciennes

La principale différence entre les prépas littéraires A/L et LSH (qui préparent respectivement aux concours d’entrée de l’École normale supérieure de la rue d’Ulm et de Lyon) est l’épreuve obligatoire de langue ancienne pour les A/L dits « classiques ». Il s’agit en l’occurrence d’une épreuve de latin et/ou de grec, dont la préparation n’est pas à négliger. On le sait, les langues anciennes sont souvent l’un des plus grands défis de la khâgne, surtout pour les débutants, car c’est une épreuve qui paraît difficile et effrayante. D’autant plus que les niveaux en classe sont souvent hétérogènes, que la progression s’observe dans le temps et que la notation est parfois ingrate.

Si tu souhaites progresser en langues anciennes, ne t’en fais pas, cet article est fait pour toi et te propose quelques conseils pour réussir à voir tes notes grimper et à apprécier cette matière. Car, oui, plus on aime une matière et plus on la travaille.

N.B. : Cet article aborde principalement la langue latine, et même si les méthodes de travail et les conseils valent aussi bien pour les latinistes que pour les hellénistes, il est important de prendre en compte que ces deux langues restent très différentes. De plus, cet article ne traite que les épreuves de langue ancienne du tronc commun et non des optionnaires de lettres classiques, qui ont une épreuve de latin et de grec en version et thème.

Rappel du format de l’épreuve écrite

L’épreuve écrite dure 4 heures et un dictionnaire personnel est autorisé et essentiel. Tu devras traduire aussi justement que possible un texte tiré de la littérature antique en respectant les formes grammaticales, la syntaxe et le style. En lisant les rapports de jury, on peut noter qu’une attention particulière sera apportée à ces derniers points. C’est donc un axe de progression possible.

Il est courant de retrouver un petit chapô introductif au-dessus du texte pour contextualiser l’extrait. Il peut s’avérer très utile, notamment pour choisir avec précision le type de vocabulaire à utiliser. S’il s’agit d’une lettre d’amour, ou d’un récit de guerre, ou encore si l’extrait est situé durant l’Empire ou la République, le vocabulaire à utiliser ne sera pas le même et il faut le prendre en considération.

Il existe depuis peu de temps une nouvelle forme de l’épreuve de langue ancienne : le commentaire de texte et la courte version. Nous t’invitons à lire cet article pour en apprendre plus sur cette modalité.

Rappel du format de l’épreuve orale

L’épreuve orale d’admission de langue ancienne est obligatoire à l’ENS Ulm et son format est le suivant : 1 h 30 de préparation, puis 30 minutes de passage (20 minutes d’exposé et 10 minutes d’échange avec le jury). L’épreuve se compose en plusieurs temps, avec tout d’abord une courte présentation du texte, de son auteur et du thème abordé. Puis une lecture du texte en latin, une traduction juxtalinéaire et un commentaire de texte. Pour finir, un échange avec le jury, qui se compose généralement de quelques questions sur le texte, le commentaire et l’interprétation de l’étudiant, et éventuellement sur l’auteur et son œuvre.

À noter qu’il existe également une épreuve orale d’admission pour les écoles de commerce si l’étudiant a choisi le latin ou le grec comme deuxième langue vivante (après l’anglais obligatoire comme LV1 ou LV2). Le temps de préparation de cette épreuve est beaucoup plus court (20-30 minutes), mais l’épreuve et la préparation à celle-ci restent relativement similaires.

De l’importance d’apprendre du vocabulaire

Le fait que le dictionnaire soit autorité et nécessaire durant l’épreuve peut décrédibiliser l’importance d’apprendre son vocabulaire. De même, le fait qu’il ait également été autorisé à l’oral ne doit pas te dissuader de l’apprendre. En effet, d’une part, tu n’as pas de temps à perdre durant l’épreuve à chercher des mots de vocabulaire basiques et, d’autre part, certains mots ont une structure grammaticale spécifique qu’il est nécessaire de connaître et qui ne sera pas forcément notifiée dans le Gaffiot.

Attention cependant à ne pas mal interpréter ce conseil. Le dictionnaire peut s’avérer très utile, d’une part pour les mots que tu ne connais pas, et d’autre part pour affiner ta traduction et être plus proche du sens que l’auteur a voulu donner au mot.

De plus, lorsque tu connais ton vocabulaire, tu peux gagner un temps précieux lors de ta première lecture du texte, en comprenant de quoi il traite et des différents thèmes qu’il aborde. Cela t’aidera à te sentir en confiance face au texte et te permettra de le comprendre plus rapidement et plus finement.

Si ton professeur ne t’a pas donné une liste de vocabulaire en début d’année, pas de panique. Il existe une multitude de sites sur Internet et de listes Quizlet qui répertorient les mots/verbes essentiels des langues anciennes. Nous te conseillons d’en apprendre une trentaine par semaine et surtout de t’entraîner à les réciter ou à les utiliser dans un texte, ce qui nous permet de rebondir sur l’importance de l’entraînement pour progresser.

De l’importance de s’entraîner

Ce n’est pas un secret : pour réussir en langues, il faut s’entraîner. Il ne faut pas voir le latin comme une langue morte, mais bien au contraire comme une langue vivante dont il est essentiel de saisir le fonctionnement et les particularités. Il ne faut pas oublier que les textes qu’il faut traduire ont été écrits par des hommes qui parlaient la langue et qu’il faut donc les remettre dans leur contexte civilisationnel et linguistique.

Ainsi, comme dans toutes les langues, il faut s’entraîner régulièrement et même si le latin et le grec ne sont plus des langues qui se pratiquent à l’oral, il ne faut pas lésiner sur la compréhension de l’écrit. Les DS et les khôlles ne sont pas suffisants pour apprivoiser la langue correctement, il faut des entraînements hebdomadaires, voire quotidiens.

Dans un premier temps, il est extrêmement important de suivre les cours et de participer durant ceux-ci pour avoir une correction directe du professeur. Et, dans un second temps, tu peux rechercher des textes avec corrections sur Internet ou reprendre tes anciennes copies. Cela te permettra de t’entraîner, de revoir tes erreurs, d’apprivoiser les styles des différents auteurs et de connaître les textes qui traitent du thème de l’année, et qui peuvent donc possiblement tomber au concours.

Le tremplin qu’est le « petit latin »

Ton professeur a déjà dû te parler du petit latin. C’est un exercice qui consiste à essayer de traduire un extrait de texte directement à partir du livre et sans aide du dictionnaire. Généralement, cet exercice se pratique à deux pour avoir une correction simultanée et spontanée.

Mais pourquoi est-il si répandu et conseillé par les professionnels ? Car il est extrêmement efficace tout simplement. Cet article te permettra d’en savoir plus sur cette méthode d’entraînement qui révolutionnera ton apprentissage des langues anciennes.

Trois astuces pour les khôlles

Les trois prochaines astuces que nous te proposons sont plus axées vers les épreuves orales, mais sont également très pratiques à l’écrit.

Faire des fiches pour chaque auteur/œuvre

Même si ce n’est pas une priorité, notamment pour les débutants, il est important de connaître les différents auteurs antiques. Ils ne pensent et n’écrivent pas tous de la même manière. Ils ne sont pas tous des mêmes bords politiques et des mêmes origines, alors connaître leurs spécificités et leurs habitudes rédactionnelles pourra t’aider dans la traduction de leurs écrits.

Nous te proposons d’en savoir plus sur Cicéron, Martial, Aristote, Ovide ou encore Virgile !

Faire des fiches sur les concepts clés et le thème de l’année

Cette astuce rejoint le conseil de l’apprentissage du vocabulaire. Faire des fiches sur les concepts clés te permettra d’atteindre une plus grande précision dans les mots que tu choisiras. De plus, cela te permettra d’éviter certaines confusions et des contresens qui valent très cher dans la notation.

Par exemple, dans le domaine de l’armée et de la guerre, un soldat n’est pas forcément un fantassin ni un chevalier, la hiérarchie militaire antique étant très stricte. Les actions de l’un n’auront rien à voir avec les actions de l’autre, et il est donc primordial de faire la distinction.

S’entraîner à lire à voix haute du latin/grec et à faire des commentaires en temps limité

Durant les épreuves orales de langue ancienne, il faut lire à voix haute devant le jury le texte à traduire et à commenter. Cet exercice paraît simple, mais il ne l’est pas du tout. Le latin et le grec sont des langues que nous lisons seulement, nous ne les entendons pas. Les lettres ne se prononcent pas toutes de la même manière qu’en français et les jurys sont souvent très stricts et fermés sur cet aspect.

De plus, il n’est pas rare de devoir passer sur un texte extrait d’un poème ou d’un chant. Ainsi, il y a une métrique à trouver et un rythme à respecter. C’est moins difficile qu’il y paraît ; cependant, il faut s’entraîner pour y arriver. Pour cela, rendez-vous sur cet article.

 

En espérant que cet article t’aura été utile ! Tu trouveras ici toutes nos ressources pour travailler au mieux les langues anciennes en prépa littéraire. En complément, n’hésite pas à consulter notre article sur la manière d’aborder le latin en prépa littéraire et celui sur le grec !