Si tu passes les concours de la BCE (pour les Grandes Écoles de commerce) en parallèle de ceux de la BEL (pour les ENS), tu as la possibilité en A/L et B/L de passer ta langue ancienne en LVB. Historiquement, les épreuves de langues de la BCE étaient catégorisées en deux banques d’épreuves (ELVi et IENA). Cependant, depuis la réforme de 2023, il n’existe plus qu’une seule banque d’épreuves pour les épreuves de langues de la BCE : ELVi. Retrouve dans cet article une synthèse du rapport de jury pour l’épreuve de latin LVB ELVi 2024 et une proposition de corrigé.

Statistiques

  • 175 copies ont été corrigées
  • Moyenne de l’épreuve : 10,63 (écart-type : 5,56)
  • Les notes vont de 0,5/20 à 20/20 (l’épreuve est connue pour être discriminante)

Synthèse du rapport de jury de l’épreuve BCE de latin LVB ELVi 2024

Le sujet

Cette année, les candidats ont composé en version latine sur un texte extrait de La Guerre des Gaules (I, 39), intitulé « César décrit la panique de l’armée romaine près de Besançon ». Le texte comptait 169 mots, soit un format similaire à celui de l’année précédente.

Barèmes et attente

La correction s’est faite en deux étapes. Premièrement, une correction phrase par phrase sur l’ensemble des copies, puis un examen global de chaque copie portant sur l’ensemble du texte.

Le barème permettant d’identifier divers types de fautes, parmi lesquelles :

  • erreurs de compréhension : non-sens, contresens, faux sens, erreurs de construction ;
  • erreurs grammaticales : fautes de mode, temps, accords, syntaxe ;
  • problèmes de langue : fautes d’orthographe, maladresses de style, erreurs de registre.

 

Les traductions incomplètes entraînaient une pénalité, tandis que les passages particulièrement réussis (dans la précision de la traduction, ou le respect du style de l’auteur) pouvaient être bonifiés. Grâce à ce principe, certaines copies avec des erreurs ont obtenu la note maximale de 20/20.

Remarques de correction

Peu de candidats ont échoué à traduire l’intégralité du texte, et aucune copie blanche n’a été rendue, signe d’une bonne gestion du temps.

Toutefois, de nombreuses copies ont souffert de fautes de français, notamment sur les accords du participe passé ou la méconnaissance du passé simple, et des confusions entre les groupes verbaux.

Des erreurs méthodologiques ont également été relevées, comme la traduction mot à mot sans tenir compte de la construction des phrases latines ou du style de l’auteur, ainsi que de nombreuses omissions de subordonnées ou une mauvaise segmentation des phrases.

Certaines difficultés spécifiques ont posé problème, comme la construction de tantus… ut, l’interprétation de alius alia, ou encore la reconnaissance des réfléchis (suum, suis).

Le niveau des candidats était très hétérogène, avec une majorité de copies en dessous de 7/20 et au-dessus de 15/20, mais peu de notes intermédiaires. Malgré cela, de belles copies ont démontré une excellente maîtrise du latin et du français, prouvant que le texte pouvait être bien traduit avec rigueur et méthode.

Conseils aux futurs candidats

La réussite en version latine repose sur un entraînement régulier. Il est recommandé de :

  • lire des textes bilingues tout au long de l’année ;
  • revoir fréquemment la grammaire latine et française (morphologie, syntaxe) ;
  • construire le texte avant d’utiliser le dictionnaire (repérage des verbes, conjonctions, etc.) ;
  • avoir des notions d’histoire et de littérature latines pour mieux comprendre le contexte.

 

Une approche méthodique permet de diminuer les difficultés et d’améliorer la qualité de la traduction. Pour aller plus loin, nous te proposons de consulter notre article sur la façon d’aborder le latin. Tu trouveras dans cet article les conseils qui te permettront de réussir au mieux ta version latine.

Proposition de correction

Pendant qu’il s’attarde quelques jours près de Besançon pour rassembler du blé et d’autres provisions, suite aux questions de nos soldats et aux propos des Gaulois et des marchands, qui affirmaient que les Germains étaient dotés d’une taille étonnante, d’un courage et d’un entraînement militaire hors du commun (souvent, ils avaient, disaient-ils, combattu avec eux, et n’avaient même pas pu supporter leur visage et l’éclat de leurs yeux), une si grande peur s’empara soudain de toute l’armée qu’elle troubla de façon peu ordinaire presque tous les esprits. Cela commença par les tribuns militaires, les préfets et tous ceux qui, ayant suivi César depuis Rome pour cultiver son amitié, n’avaient pas une grande habitude de la vie militaire. Chacun d’eux, invoquant un prétexte différent qu’il disait nécessiter leur départ, demandait la permission, avec l’assentiment de César, de prendre congé ; quelques-uns, poussés par la honte, restaient pour éviter d’être soupçonnés de lâcheté. Mais ils ne pouvaient cependant composer leur visage ni retenir leurs larmes ; cachés dans leurs tentes, ils se lamentaient sur leur sort ou déploraient, avec leurs familiers, le danger qui menaçait toute l’armée. Partout, dans tout le camp, des testaments furent scellés. À cause de leur propos et de leur peur, petit à petit, même ceux qui avaient une grande habitude des camps, soldats, centurions, commandants de cavaleries, furent troublés.

 

C’est la fin de cet article qui, nous l’espérons, t’aura été utile ! Pour aller plus loin, nous te conseillons de consulter notre article récapitulatif des publications sur les prépas littéraires juste ici.