Italie

Le Made in Italy est une institution phare du Bel Paese. Ce brand est propre à l’Italie, qui est fortement dotée de petites entreprises familiales, dont certaines ont par la suite créé des empires. Parmi les secteurs les plus fructueux, nous retrouvons les 4A : arredamento, automobile, abbigliamento et agroalimentare. Cet article est divisé en deux parties : la première comprend le mobilier et l’automobile, la seconde illustre la mode et l’agroalimentaire.

La mode (abbigliamento)

La mode italienne est considérée comme une des plus importantes au monde. Elle représente une partie importante de la vie culturelle et sociale du Bel Paese.

Histoire et caractéristiques

La mode italienne s’est imposée entre le XIe et le XVIe siècle, lorsque le développement artistique italien était à son apogée. Ensuite, du XVIIe siècle jusqu’au début du XXe siècle, celle-ci a été dépassée par la mode française, notamment à cause des tenues réalisées pour les courtisanes de Louis XIV.

Enfin, le premier défilé de mode italien a eu lieu dans les années 1950 (1951-1953) à Florence (Firenze), organisé par le comte Giovanni Battista Giorgini. Cet événement a marqué le début d’une nouvelle tendance populaire et les défilés de mode ont rapidement commencé à être reproduits dans tout le pays. Le succès des défilés a permis à des marques italiennes, telles que Salvatore Ferragamo, Gucci, Valentino, Versace, Emilio Pucci, Bottega Veneta, Dolce & Gabbana et Roberto Cavalli, de commencer à concurrencer la haute couture française des grandes maisons, comme Dior, Chanel, et Yves Saint Laurent.

Les États-Unis ont joué un rôle important dans l’essor de la mode italienne après la Seconde Guerre mondiale. D’une part, la mode italienne a littéralement décollé aux États-Unis. « Les créateurs italiens ont vraiment compris les femmes américaines », a déclaré Stefano Tonchi, rédacteur en chef du magazine américain W. Et, d’autre part, le plan Marshall a fourni une aide américaine aux entreprises textiles italiennes, pour la plupart de petites entreprises artisanales familiales. Cet investissement a stimulé la production de cuir, de fourrure, de soie et de laine, représentant encore aujourd’hui certains des matériaux de luxe les plus raffinés d’Italie.

Aujourd’hui Rome (Roma) et Milan (Milano) font partie des cinq capitales de la mode.

Exemple de deux types d’entreprises : Gucci et Benetton

Ces deux entreprises ont en point commun le fait qu’elles ont été créées par une famille. Cependant, elles ont toutes les deux échappé aux mains de leur créateur. Sachant que la notion de famille est très importante en Italie, ces deux exemples montrent que les entreprises familiales peuvent parfois glisser dans les mains de personnes inconnues.

Gucci

En 1921, à Florence (Firenze), Guccio Gucci, fondateur de la marque, ouvre sa première boutique, où il vend des valises en cuir, et son premier local, où sont produits des articles de voyage et de sellerie en cuir. Après la Seconde Guerre mondiale, la marque connaît un essor important, notamment grâce à la sortie de son fameux sac bamboo bag, en 1947, et de ses mocassins intemporels, en 1952. Elle est dirigée par Guccio et ses trois fils : Aldo, Rodolfo et Vasco. Il ouvre sa première boutique à New York en 1953. Le succès de Gucci aux États-Unis dans les années 1960 permet d’ouvrir des boutiques en Asie.

Dans les années 1970, la popularité de Gucci a explosé et, victime de son succès, la marque est devenue une cible privilégiée de l’industrie de la contrefaçon, à tel point qu’elle a déposé 34 plaintes pour contrefaçon. Dans les années 1980, la famille Gucci vit de nombreux litiges qui l’emmèneront à perdre la marque en 1993. Les parts de la société sont disputées entre oncles et neveux. Lorsqu’Aldo Gucci est condamné à un an de prison en 1986 pour évasion fiscale, 47,8 % de l’entreprise est achetée par le fonds d’investissement Investcorp. En 1993, celui-ci détient 100 % des parts Gucci et la marque ne sera plus jamais possédée par un membre de la famille.

En 1995, Maurizio Gucci est assassiné : on découvre que le meurtre a été organisé par son ex-femme, Patrizia Reggiani, et qu’il aurait eu un lien avec la propriété de l’entreprise. Pour mieux comprendre cette partie, je te conseille le film The House of Gucci qui retrace bien les conflits familiaux.

Aujourd’hui, l’entreprise appartient au groupe Kering et, en 2023, elle a fait un chiffre d’affaires de 9,9 milliards d’euros.

Benetton

Benetton a été fondée en 1965 par Luciano, Gilberto, Giuliana et Carlo Benetton à Pozano Veneto, en province de Treviso. L’entreprise est née à la suite des compétences en tricot de Giuliana. En 1969, l’entreprise ouvre sa première boutique à l’étranger, précisément à Paris. Benetton s’étend à travers l’achat de Sisley en 1974. À la fin des années 1970, l’entreprise exporte environ 60 % de sa production. Elle rentre en Bourse avec succès en 1986.

Jusqu’en mai 2024, Benetton appartient toujours à la famille, plus précisément à Luciano, qui a nommé Massimo Renon à la Direction générale. Depuis 2013, l’entreprise ne fait qu’accumuler des pertes et Luciano Benetton soupçonne qu’on lui ait caché des informations. De fait, il quitte l’entreprise en 2024 avec Massimo Renon, en accusant ses dirigeants de lui avoir caché des informations.

Depuis, Benetton est dirigée par Claudio Sforza (Directeur général) et Christian Coco (Président) : c’est la première fois qu’elle ne compte pas de membre de la famille au sein de sa structure. Actuellement, l’entreprise possède plusieurs marques, United Colors of Benetton, Sisley, Playlife et Undercolors of Benetton, et elle est présente sur la scène internationale.

Comme tu peux le constater, de nombreuses marques familiales italiennes ont été rachetées par des multinationales et ne sont aujourd’hui plus dirigées par des membres de la famille. L’unique famille ayant pu résister à cette tendance est celle de Giorgio Armani qui détient Armani Jeans, Armani Exchange, Giorgio Armani et Emporio Armani.

La contribution du secteur de la mode à l’économie italienne

Le secteur de la mode a contribué en 2022 à 5 % du produit intérieur brut (Prodotto Interno Lordo) italien. L’Italie est le premier exportateur de l’Union européenne dans le secteur de la mode ainsi que le deuxième exportateur mondial. Dans la balance commerciale italienne, le secteur de la mode représente le deuxième excédent commercial le plus important, avec 33,2 milliards d’euros. De plus, ce secteur a un impact au niveau européen, puisque 26,3 % des salariés européens du secteur sont Italiens.

L’agroalimentaire (agroalimentare)

La culture italienne est particulièrement attachée à la nourriture. En effet, nous pouvons prendre l’exemple de la Pizza Margherita qui est, depuis bien longtemps, reconnue dans le monde entier.

Si tu te demandes comment est née cette pizza, l’histoire est assez sympa. Il se dit que, dans les années 1800 (environ 1830), la reine Marguerite de Savoie et son mari, le roi Umberto I d’Italie, se seraient rendus à Naples et se seraient arrêtés manger dans un restaurant. Le chef aurait donc concocté une pizza aux couleurs de l’Italie tout juste unifiée en image au couple royal. De ce fait, cette pizza porterait le nom de la reine Marguerite.

L’histoire de la gastronomie italienne et ses caractéristiques

De nombreuses cultures méditerranéennes ont eu un impact significatif sur la cuisine médiévale. On a notamment eu une très grosse influence de la culture arabe, mais c’est à la Renaissance que la cuisine a atteint son plus haut niveau d’expression.

Dès la Scoperta del Nuovo Mondo (la découverte du Nouveau Monde), autour des années 1800 et 1900, la cuisine italienne a pris un autre tournant grâce aux nombreux Italiens ayant traversé l’océan Pacifique. De fait, de nombreux ingrédients, tels que le maïs, les tomates, le café, les pommes de terre, ont pu être rapportés en Italie.

L’une des caractéristiques de la cuisine italienne est sa variété régionale. La cuisine italienne se distingue également par sa simplicité et son authenticité. Les recettes traditionnelles utilisent souvent peu d’ingrédients, ce qui permet aux saveurs naturelles de s’exprimer au mieux. La cuisine italienne se distingue également pour ses pâtes, l’huile d’olive, le vin et le plaisir de partager la nourriture.

Exemple de deux types d’entreprises : Ferrero et Barilla

Le tissu économique italien est composé à 96 % de petites entreprises. Cependant, dans des secteurs phares, comme l’agroalimentaire, se trouvent également de grandes entreprises présentes sur la scène internationale.

Ferrero

C’est le cas de la Ferrero, créée en 1946 par le pâtissier Pietro Ferrero à Alba, dans le Piémont (Piemonte). Cette entreprise part de l’idée de Pietro, de son frère Giovanni et de sa femme Piera Cillario qui souhaitaient trouver un aliment pour lutter contre la sous-nutrition des enfants à la suite de la Seconde Guerre mondiale. C’est ainsi qu’ils créent un mélange à base de cacao, de noisettes, de lait en poudre et d’huile végétale, qui deviendra par la suite la pâte à tartiner que tout le monde connaît : le Nutella. Dès 1946, cette entreprise ne peut plus seulement rester au stade artisanal et doit passer au niveau supérieur.

Aujourd’hui, l’entreprise Ferrero est dirigée par Giovanni Ferrero, le petit-fils de Pietro Ferrero. Cette multinationale a eu recours à de nombreux achats d’entreprises internationales dans l’industrie agroalimentaire, comme Kellogg’s en 2019 pour un montant de 1,6 milliard d’euros.

Ferrero est également présente dans l’économie circulaire grâce à son projet nommé Ecopaper, coordonné par Ferrero dans le Piémont avec la collaboration de Stora Enso Barcelona (Espagne) et de Papiertechnische Stiftung (Allemagne). L’objectif est d’utiliser les coques de noisettes et de fèves de cacao pour produire des emballages moins chers et plus écologiques. En appliquant cette technologie, ils peuvent espérer réutiliser 50 % des déchets de confiserie, créant ainsi entre 750 000 et 1,5 million de tonnes de papier par an.

Barilla

Une autre entreprise, à la base familiale, et qui a pris une très grande place sur la scène italienne et internationale. En 1877, Pietro Barilla ouvre une fabrique qui vend du pain et des pâtes à Parme (Parma) en Émilie-Romagne (Emilia Romagna). En 1910, ses fils, Riccardo et Gualtiero, rejoignent l’activité. Cette même année, Barilla ne vend plus ses pâtes en vrac, mais en sachet.

Après la mort subite de Gualtiero en 1919, Riccardo se doit de gérer l’entreprise et recrute des personnes de confiance pour maximiser l’expansion de la société. La société est vendue en 1971 à la société américaine W. R. Grace and Company par Pietro, le fils de Riccardo. Celle-ci est ensuite rachetée par Pietro en 1979.

Lorsque Pietro décède en 1993, l’entreprise compte 8 500 salariés et détient 35 % du marché italien. Ce sont les enfants de Pietro, Guido, Luca et Paolo, qui reprennent la société avec Guido comme président. Il développe l’export, la société devient donc une multinationale. Aujourd’hui, Barilla est une marque de pâtes et de sauces reconnue dans le monde entier qui possède des usines en Italie, aux États-Unis, au Mexique et en Russie. L’entreprise compte 8 747 employés en 2022 et a enregistré un chiffre d’affaires de 4,869 milliards d’euros en 2023, avec un bénéfice net de 284 millions d’euros.

Barilla est également présente dans l’économie circulaire. Pasta Barilla, en collaboration avec Favini, a créé la cartacrusca, un emballage à base de son (crusca), un déchet de la production de pâtes.

La contribution du secteur agroalimentaire à l’économie italienne

L’industrie agroalimentaire représente une grande partie de l’économie italienne par sa présence sur le plan international, mais également par sa notoriété. Elle contribue à hauteur de 4 % au PIB.

De plus, au cours des trente dernières années, s’est développé l’agriturismo (un tourisme agroalimentaire), une forme originale de tourisme qui ne peut être pratiqué que dans des exploitations agricoles et par des agriculteurs, qui en sont les véritables protagonistes. Les touristes sont souvent logés dans les fermes agricoles et peuvent goûter aux produits de celles-ci. Une forme fréquemment utilisée est le tourisme œno-gastronomique (enogastronomico) avec, par exemple, la strada del vino (route du vin) en Toscane (Toscana).

 

Cette série de deux articles sur les 4A est donc terminée.

Retrouve toutes nos ressources pour te préparer en langues rares !