Mattarella

On s’intéresse à un emblème de la politique italienne : Sergio Mattarella, l’actuel président de la République italienne. Connaître cette personnalité politique est primordial si tu passes les concours en italien. Dans cet article, on va se pencher sur sa carrière, ses idées politiques et sur le rôle du président de la République pour que tu puisses en parler dans tes khôlles et tes essais.

Les origines de Sergio Mattarella

Sa vie avant la politique

Il naît en 1941 à Palerme, en Sicile, dans une famille de juristes et d’avocats. Après avoir effectué sa scolarité dans un établissement religieux, il fait des études de droit à l’université La Sapienza, à Rome. Il obtient son diplôme avec brio. Il s’installe ensuite à Palerme, où il est avocat, puis professeur de droit, tout en publiant de nombreux ouvrages sur le droit constitutionnel.

Ses origines familiales

Connaître l’origine familiale de Sergio Mattarella est très important pour comprendre son engagement politique. Tout d’abord, il est issu d’une famille de tradition démocrate-chrétienne. Son père n’est autre que Bernado Mattarella, député italien de 1945 à 1971 et ministre dans de nombreux cabinets de l’après-guerre.

Mais, si Sergio Mattarella s’engage en politique, c’est pour continuer l’engagement de son frère, Piersanti. En effet, alors que ce dernier est élu président de la région de Sicile, il meurt assassiné en 1980 par la mafia sicilienne, à cause de son engagement contre le crime organisé. Pour en savoir plus sur la mafia italienne, tu peux aussi lire cet article !

Suite à ce drame, Sergio s’engage en politique et adhère à la Démocratie chrétienne.

Sa carrière politique

Il se présente lors des élections parlementaires de 1983 et les emporte avec un véritable succès. Il devient alors député, et le restera jusqu’en 2008. Puis, il fait ses preuves et devient secrétaire régional de la Démocratie chrétienne sicilienne. Enfin, en 1987, il devient ministre dans différents ministères jusqu’en 1990.

En tant que député, il se fait connaître en faisant voter une loi pour modifier le mode de scrutin, qui n’a pas été changé depuis la promulgation de la Constitution en 1946. Mais, la legge Mattarella sera remplacée par un autre mode de scrutin en 2005.

En 1998, il est vice-président du Conseil, puis ministre de la Défense en 1999 pour deux ans. Il prône la fin du service militaire obligatoire, qui sera aboli quelques années plus tard, en 2005.

Élections à la présidence en 2015

Il se retire progressivement de la vie politique tout en restant député. Mais, fort de son diplôme en droit, il est élu juge à la Cour constitutionnelle en 2011. Et, suite à la démission du président de la République en 2015, il est appelé à la présidence par Matteo Renzi, à laquelle il est élu au bout du quatrième tour.

C’est pour son combat contre la corruption et la mafia que Matteo Renzi, alors président du Conseil, l’a appelé.

Réélections en 2022

Le mandat de président de la République est de sept ans en Italie. Sergio Mattarella ne voulait donc pas se représenter vu son âge, qui était de 80 ans en 2022, à la fin de son mandat. Cependant, l’Assemblée peinait à trouver un nom et à s’accorder dessus. Mario Draghi, alors Premier ministre, s’était présenté au poste de président de la République. Mais il n’a jamais reçu la majorité des voix.

L’Assemblée demande donc à Sergio Mattarella de se présenter à un nouveau mandat. Il accepte et est élu avec près de 75 % des voix, après une semaine de blocage. Cela montre à quel point Mattarella est une personne respectée en Italie. En ce sens, il remplit parfaitement son rôle de président de la République.

Il détient aujourd’hui le record de longévité à la présidence de la République italienne. En effet, en théorie, le président de la République ne se représente pas, sauf lorsqu’il est appelé pour mettre fin à une crise en cours. Ce fut le cas en 2022, car le vote paraissait sans issue.

Le rôle du président de la République en Italie

Le rôle théorique du président

En Italie, le président de la République a, en théorie, des pouvoirs très limités. Il est le garant de l’unité nationale et doit veiller au respect des lois et de la Constitution. Le président intervient notamment pour régler les crises institutionnelles et au sein du gouvernement. Il possède des pouvoirs, notamment en matière de gestion du gouvernement.

En tant que garant de la stabilité, il peut nommer les membres du gouvernement et le Premier ministre, dissoudre les chambres du Parlement et désigner jusqu’à cinq sénateurs à vie. Il peut même refuser le mandat d’un gouvernement à des coalitions qu’il juge trop fragiles.

Il est élu tous les sept ans, par les députés, les sénateurs et des délégués régionaux.

L’expérience de Mattarella

Durant son mandat, Sergio Mattarella a fait face à plusieurs épisodes d’instabilité politique. La première commence fin 2016 lorsque le gouvernement de Matteo Renzi soumet un référendum pour modifier la Constitution. Le texte visait à modifier le mode d’élection du Sénat.

Cependant, la population rejette massivement la loi et ainsi commence une instabilité politique. Matteo Renzi remet sa démission et le nouveau président de la République doit agir vite. Il choisit de ne pas provoquer de nouvelles élections pour ne pas empirer la situation et propose à Renzi de rester au gouvernement pour régler les affaires courantes. Puis il demande à Paolo Gentiloni, alors ministre des Affaires étrangères, de former un gouvernement le temps de faire voter une nouvelle loi électorale. Une fois la loi Rosatellum bis votée, l’actuelle loi électorale, il convoque de nouvelles élections, en mars 2018. Sa gestion de la crise a largement été saluée et fut l’une des plus courtes crises politiques.

Suite aux élections de 2018, la Lega de Matteo Salvini et le Movimento 5 Stelle, mené par Luigi di Maio, arrivent en tête avec tous les deux plus de 30 % des voix, mais sans la majorité. Mattarella doit intervenir en tant qu’arbitre pour organiser des consultations afin de former un gouvernement. Rapidement, dans l’impasse, il propose de former un gouvernement neutre provisoire, puis un gouvernement technique, mais Luigi di Maio refuse et tente de négocier avec Matteo Salvini. Finalement, une entente est trouvée entre les partis et Mattarella nomme Giuseppe Conte à la tête du gouvernement.

Enfin, en 2022, après que Mario Draghi a perdu le soutien de la Lega et de Forza Italia, Mattarella demande à Draghi d’expédier les affaires courantes avant de provoquer des élections. Après la victoire de la coalition de droite, il charge Giorgia Meloni de former un nouveau gouvernement.

Ses idées politiques

Le président de la République est censé être neutre politiquement, être au-dessus des partis. Mais comme on l’a vu, l’actuel président a commencé sa carrière au sein de plusieurs partis et a bien des opinions sur certains sujets.

Appartenance politique

L’actuel président de la République a commencé sa carrière avec la Démocratie chrétienne, un parti centriste d’inspiration catholique. La Démocratie chrétienne est le parti de son père et de son frère. C’est un des partis qui dominent la politique durant l’après-guerre. En 1994, le parti est dissous et il rejoint le Parti populaire italien, qui est son héritier. Puis il rejoint La Margherita en 2002, un parti de centre, pro-européen. Enfin, le parti fusionne pour devenir le Partito Democratico, auquel il adhère un an en 2007 avant de se retirer de la vie politique.

En tant que président, il est censé être neutre et ne pas appartenir à des partis politiques en particulier. Lorsqu’il intègre la Cour constitutionnelle en 2011, il n’a aucune étiquette politique.

Un président pro-européen

Mattarella est également un fervent défenseur de l’Union européenne. Pour lui, l’appartenance à l’UE est un pilier de la stabilité de l’Italie. À plusieurs reprises, il met en garde contre les dérives souverainistes et eurosceptiques, notamment en exigeant des assurances écrites de maintien de l’Italie dans la zone euro par le gouvernement Conte (en coalition avec Matteo Salvini).

Droits humains et stabilité

Mattarella est un défenseur des droits humains. Il parle souvent de l’importance de l’écologie comme une justice sociale, par exemple. Il est aussi un défenseur du droit d’asile et s’oppose à toute forme de stigmatisation. En tant que garant de la stabilité, il est contre toute forme de populisme au pouvoir, ce qui peut expliquer ses décisions lorsqu’il s’agit de former un gouvernement, comme en 2018.

Enfin, il est un fervent défenseur de la lutte antimafia, notamment à cause du décès de son frère.

Vocabulaire

  • Président de la République = Presidente della Repubblica
  • Démocratie chrétienne = Democrazia Cristiana
  • Engagement contre la mafia = Impegno contro la mafia
  • Crime organisé = Criminalità organizzata
  • Assassinat = Uccidere
  • Juge constitutionnel = Giudice costituzionale
  • Loi électorale = Legge elettorale
  • Une crise politique = Una crisi politica
  • Élections parlementaires = Elezioni parlamentari
  • Stabilité politique = Stabilità politica
  • Droit d’asile = Diritto d’asilo
  • Populisme = Populismo
  • Mandat de gouvernement = Incarico di governo
  • Union européenne = Unione Europea

Conclusion

Tu sais tout sur Sergio Mattarella. L’important n’est pas de tout connaître sur sa vie, mais d’en avoir une idée générale et de comprendre le rôle du président de la République en Italie, souvent flou. Il reste aujourd’hui probablement la figure politique la plus appréciée des Italiens, notamment pour sa gestion des crises. Et il devrait rester président jusqu’en 2029 !

 

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