Les Jeux olympiques de Paris ont débuté et de nombreuses controverses sont apparues sur le sort réservé aux athlètes russes et biélorusses, en raison de la guerre en Ukraine. Si les JO sont une immense manifestation internationale, ils sont aussi devenus le lieu d’enjeux géopolitiques et économiques pour le pays organisateur et les pays participants. Quelles sont les implications des Jeux olympiques pour la Russie ?
Les Jeux olympiques en Russie
Sotchi, une réussite ?
En 2014, la Russie a accueilli les Jeux olympiques d’hiver à Sotchi, battant les villes de Salzbourg (Autriche) et de Pyeongchang (Corée du Sud) pour la première fois depuis l’implosion de l’URSS. Le défi pour la Russie d’alors est de taille. Il s’agit ici de refléter la puissance de la Russie et sa capacité à accueillir un événement international d’envergure, seulement 23 ans après la chute de l’URSS. Dès lors, tout est à construire pour les infrastructures comme les complexes sportifs, les stations de ski ou encore le stade olympique. Le budget est de 37 milliards d’euros, faisant de ces Jeux les plus chers de l’histoire.
Ces Jeux n’échappent pas non plus aux controverses, notamment sur le sort des travailleurs migrants, participant à la construction des infrastructures, mais aussi sur la protection de l’environnement. En effet, la construction d’infrastructures de transport (routes, voies ferroviaires ou encore aéroport) a constitué un impact négatif pour l’environnement et la qualité de vie (pollution, écoulement des eaux usées dans la mer…).
Les répercussions des Jeux olympiques
Malgré des Jeux réussis et une organisation sans reproche, ce qu’on retient majoritairement des Jeux de Sotchi est le scandale de dopage des athlètes russes, qui aurait touché un tiers d’entre eux, avec l’aide des services secrets russes. Dès lors, le classement général est bousculé, la Russie étant arrivée première avec près de 30 médailles, dont 11 en or. Le Comité olympique ouvre une enquête, résultant en une suspension du Comité olympique russe pour les deux prochaines compétitions olympiques (Tokyo en 2021 et Pékin en 2022). Malgré cela, les athlètes russes sont invités à participer sous bannière olympique.
Quant à Sotchi, aujourd’hui, près de 10 ans après les Jeux olympiques d’hiver, la ville continue de profiter des infrastructures et du modèle économique développé. Si elle était déjà une station balnéaire appréciée des vacanciers russes, la présence des infrastructures des Jeux olympiques a permis de développer les sports d’hiver, avec près de 800 000 visiteurs. Celles-ci ont aussi servi à accueillir la Coupe du monde de football en 2018.
Les Jeux olympiques de Paris : participation russe ?
Controverses et situation actuelle
Alors que la Russie allait pouvoir faire son grand retour lors des Jeux olympiques de Paris, après sa suspension par le Comité international olympique (CIO), la guerre en Ukraine a entraîné de nombreuses controverses, vis-à-vis de la présence ou non de cette dernière ainsi que de la Biélorussie. Toutes les compétitions internationales sportives ont eu à régler cette question et ont employé diverses stratégies. Soit une participation sous condition que les athlètes soient neutres, comme l’a fait la Fédération de tennis, soit une exclusion totale, comme en athlétisme. C’est finalement la première option que le CIO a choisie, en permettant aux athlètes russes et biélorusses de participer sous certaines conditions : ne pas avoir déclaré un soutien à la guerre en Ukraine et ne pas avoir de contrat avec l’armée.
Les athlètes participent de même à titre individuel, et non pas en équipe. Cependant, il a été décidé par le CIO que les athlètes russes et biélorusses ne seront pas invités à la cérémonie d’ouverture des Jeux, se déroulant le 26 juillet à Paris. Le gouvernement russe, au travers de la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a jugé cette décision « injuste et inacceptable ». Aujourd’hui, on estime que 36 sportifs russes et 22 biélorusses devraient participer aux Jeux de Paris. À Tokyo, ils étaient respectivement 330 et 104.
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