Meloni

L’Italie est un pays qui influence les relations internationales. Membre du G7 (groupe des sept puissances occidentales les plus influentes), c’est le troisième pays de l’Union européenne en nombre d’habitants. Il bel paese a sa propre politique étrangère et, parfois, cette dernière est ambiguë et entre en confrontation avec d’autres pays de l’UE. Si tu passes l’italien au concours, il est intéressant de connaître la diplomatie du gouvernement italien, car certains sujets pourraient tomber en khôlle ou au concours, à l’oral.

Relation de l’Italie avec l’Union européenne

L’Italie est un membre fondateur de l’UE. En effet, elle est signataire en 1951 de la création de la CECA (Comunità europea del carbone e dell’acciaio), puis, en 1957, du Traité de Rome qui créa la CEE (Comunità Economica Europea). De plus, certains Italiens sont des membres éminents de la construction européenne. C’est le cas d’Alcide De Gasperi, qui a signé et encouragé la CECA, et d’Altiero Spinelli, qui a rédigé en 1941 le Manifeste de Ventotene (du nom de l’île où il était assigné à domicile par le régime fasciste), dans lequel il prône une Europe fédérale.

Aujourd’hui, l’Italie considère l’UE aussi comme un fardeau, notamment sur la question migratoire. En effet, l’Italie est un des pays d’Europe en première ligne sur la question migratoire, comme tu peux le lire dans cet article. Or, le pacte migratoire européen ne prévoit pas de répartitions équitables des migrants au sein de l’Union. L’Italie demande ainsi une répartition plus juste de la part des pays membres.

De plus, le gouvernement italien exige plus de liberté de la part des États vis-à-vis de la Commission européenne. L’Italie prône une Europe des Nations avec une plus grande autonomie des États membres. Elle n’hésite pas d’ailleurs à provoquer les autres pays européens, comme avec la France lors de l’incident de l’Ocean Viking en novembre 2022. Pour plus d’informations sur les relations franco-italiennes, tu peux cliquer ici !

Ainsi, le gouvernement de Giorgia Meloni considère que certains domaines doivent rester l’apanage des États, comme la politique budgétaire ou la diplomatie. Par exemple, Meloni a demandé une réforme des règles fiscales de l’UE, afin de pouvoir s’endetter plus librement pour promouvoir la croissance du pays. Plus récemment, il Palazzo Chigi s’opposait à l’accord de libre-échange avec le Mercosur pour protéger l’agriculture italienne, comme la culture d’olives ou de raisins, alors que la majorité des pays de l’Union se prononcent en faveur.

Cependant, bien que le gouvernement italien soit considéré comme étant à l’extrême droite, il n’est pas pour autant eurosceptique comme l’est, par exemple, la Hongrie de Viktor Orbàn. Aussi, les partis politiques au pouvoir ont acquis une position plus modérée à l’égard de l’UE. En effet, La Legua de Matteo Salvini et Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni étaient largement contre le maintien de l’Italie dans l’UE. Ils avaient tous les deux milité pour un Italexit. Mais aujourd’hui, cette question n’est plus d’actualité depuis que la coalition est au pouvoir.

Pour en savoir plus sur la place de l’Italie dans l’UE, tu peux consulter notre article consacré à ce sujet !

Sur la guerre en Ukraine

Bien que la guerre en Ukraine ne soit plus un « sujet d’actualité majeure » aujourd’hui, il est important de comprendre la politique du gouvernement Meloni vis-à-vis de l’Ukraine pour avoir une vision globale de sa politique extérieure.

En effet, la position de l’Italie est ambiguë au sujet de l’aide à l’Ukraine. Matteo Salvini et Silvio Berlusconi ont longtemps été soutenus par Vladimir Poutine. Berlusconi s’est rendu en Crimée après l’annexion de la Russie et Salvini est soupçonné d’avoir reçu des financements de sa campagne aux Européennes de 2019 par le Kremlin. Une fois au pouvoir, Berlusconi a accusé l’Ukraine d’être responsable de la guerre et soutenu la Russie. Salvini, lui, a critiqué les sanctions italiennes à l’égard de la Russie signifiant qu’elles étaient inefficaces et responsables en partie de l’inflation en Italie.

Cependant, Giorgia Meloni a une position tout à fait différente. Depuis qu’elle est au pouvoir, elle a toujours soutenu le président Zelenski. Elle s’est rendue plusieurs fois à Kiev et elle soutient économiquement et militairement le pays en fournissant des équipements militaires.

Sur la guerre à Gaza

Le conflit à Gaza a mis le gouvernement italien dans une posture délicate. En lien avec son passé fasciste et collaborationniste avec l’Allemagne, l’Italie a très souvent soutenu Israël. Au début du conflit, le gouvernement italien appuyait le droit de l’État hébreu à se défendre.

Cependant, comme dans plusieurs pays occidentaux, de nombreux campus se sont mobilisés pour manifester leur soutien à la population gazaouie. Ce fut le cas à La Sapienza à Rome en avril 2024. Cette université, qui est la plus grande d’Europe en nombre d’étudiants, a été le théâtre de violents affrontements entre la police et les étudiants. L’objectif était d’éviter une collaboration avec des universités israéliennes et de protester contre l’accord entre Rome et l’État hébreu visant à financer des projets de recherches scientifiques qui pourraient servir à des fins militaires.

Depuis, la position du gouvernement italien s’est nuancée. Malgré la suspension de l’aide à l’UNRWA après les suspicions de la participation de certains membres dans l’attaque du 7 octobre, l’Italie a lancé un programme d’aide à Gaza. « Food for Gaza » est donc une initiative menée par le ministère des Affaires étrangères italien, Antonio Tajani. Elle consiste en l’envoi de bateaux, en provenance des Pouilles, pour acheminer de la nourriture et de l’aide médicale aux Palestiniens affectés par la guerre. Le gouvernement y a investi plus de 30 millions d’euros.

Sur Donald Trump

Le gouvernement actuel est très atlantiste, il soutient ouvertement la politique extérieure des États-Unis et une participation à l’OTAN. De plus Giorgia Meloni est proche des idées politiques de Donald Trump, en particulier au niveau migratoire. C’est ainsi, qu’avant même son investiture en tant que Président, Giorgia Meloni s’est rendue dans la résidence de Donald Trump à Mar-a-Lago début janvier 2025. Cette visite surprise montre la proximité des deux dirigeants.

De plus, des sujets géopolitiques ont été évoqués, notamment la libération de la journaliste italienne Cecilia Sala, arrêtée le 19 décembre 2024 en Iran pour des raisons non communiquées. Or, quatre jours plus tard, la journaliste italienne a été libérée grâce au travail diplomatique des États-Unis mené conjointement avec l’Italie. Cecilia Sala aurait servi de monnaie d’échange avec un Iranien arrêté plus tôt en Italie, en décembre, à la demande des États-Unis.

Relation de l’Italie avec la Chine

Les relations de l’Italie avec la Chine sont ambivalentes. D’un côté, l’Italie est très proche des positions américaines et donc contre la Chine et son insertion économique en Europe. De l’autre côté, elle tente de garder de bonnes relations économiques pour que les entreprises italiennes puissent continuer d’exporter, notamment dans les secteurs de l’automobile, de la mode et de l’agroalimentaire.

Toutefois, l’arrivée de la coalition, menée par Giorgia Meloni, au pouvoir a bouleversé les relations bilatérales. En effet, lorsque Giuseppe Conte était au pouvoir, l’Italie avait signé en 2019 son entrée au sein du projet des nouvelles routes de la soie. La Chine a alors investi dans le port de Gênes et de Trieste. Mais ce partenariat était trop coûteux pour l’Italie par rapport aux revenus qu’elle en tirait. Ainsi, pour des raisons stratégiques et économiques, Giorgia Meloni a retiré l’Italie du projet en décembre 2023.

Pour en savoir plus sur les relations entre la Chine et l’Italie, tu peux cliquer ici !

Autres positions géopolitiques

Le ministre des Affaires étrangères italien, Antonio Tajani s’est rendu au Liban et en Syrie début janvier 2025. L’Italie confirme alors sa présence dans cette région du monde. Le ministre a rencontré le nouveau chef d’État syrien quelques semaines après avoir renoué des liens diplomatiques entre les deux pays. Il a aussi rencontré le nouveau président du Liban. Il y a soutenu un cessez-le-feu avec Israël et a appuyé la présence d’Italiens dans la mission de l’ONU dans le pays. En effet, l’Italie est le plus gros contributeur européen à la force de présence internationale au Liban (la FINUL).

En Afrique, l’Italie est largement présente, en particulier pour se fournir en pétrole et en gaz. Forte de son héritage colonial, elle noue des liens économiques importants avec l’Éthiopie et la Libye. Cela lui permet l’importation d’hydrocarbures et le financement d’infrastructures. Il Palazzo Chigi intervient aussi en Tunisie et en Algérie pour nouer des accords de sécurité afin de réguler les migrations en échange d’investissements dans des usines, notamment de Fiat pour le cas algérien.

Vocabulaire

  • Les relations internationales = I relazioni internazionali
  • Politique étrangère = Politica estera
  • Diplomatie = Diplomazia
  • Union européenne (UE) = Unione Europea
  • Migrations = Migrazioni
  • Pacte migratoire = Patto migratorio
  • Souveraineté nationale = Sovranità nazionale
  • Ministère des Affaires étrangères = Ministero degli Affari Esteri
  • Les Pouilles = Puglia
  • Le gaz = Il gas
  • Le pétrole = Il petrolio
  • Partenariat = Partenariato
  • Ukraine = Ucraina
  • Sanctions = Sanzioni
  • Aide humanitaire = Aiuto umanitario
  • Nouvelles routes de la soie = Nuova via della seta
  • Investissements = Investimenti
  • Hydrocarbures = Idrocarburi
  • Accords commerciaux = Accordi commerciali
  • Cessez-le-feu = Cessate il fuoco
  • Moyen-Orient = Medio Oriente
  • ONU = ONU (Organizzazione delle Nazioni Unite)

 

Conclusion

À présent, tu sais tout sur la politique extérieure de l’Italie. L’important n’est pas de tout connaître, mais d’avoir quelques idées pour pouvoir en discuter en khôlle ou à l’oral si tu tombes sur un texte qui traite de ce thème.

 

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