chinois

La Chine compte désormais plus de 1,4 milliard d’habitants. Ce pays, empreint d’une forte tradition, que ce soit au niveau familial, culturel, du travail ou même de l’éducation, connaît de forts bouleversements à ces sujets. Cela s’explique par plusieurs évènements économiques et politiques, entre autres. En 1949, l’arrivée des communistes au pouvoir, puis le maoïsme, ensuite, les réformes de Deng Xiaoping et enfin, en 2013, l’arrivée de Xi Jinping à la tête du parti ont chamboulé la société chinoise. La politique de l’enfant unique notamment, ou encore le développement de l’industrie et de l’économie chinoise à une vitesse fulgurante ont profondément accéléré le changement dans les mentalités des habitants de l’Empire du Milieu.

Introduction

Cela interroge sur les effets et les conséquences de tous ces changements politiques, économiques, industriels et sociétaux sur la société et la mentalité chinoises. Ce changement de mentalité au sein de la société, qui contraste avec la vision traditionnelle chinoise, est visible dans plusieurs domaines, notamment dans l’éducation, le travail, la santé, ou encore les migrations, la religion, les questions sociales et environnementales.

Voyons alors plus en détail le modèle traditionnel chinois et la société chinoise actuelle, ainsi que toutes les mutations qu’elle a connues du fait d’évènements divers, comme économiques ou politiques.

La tradition en Chine

Le modèle traditionnel chinois concerne majoritairement la famille. En effet, parmi les valeurs confucéennes, on retrouve évidemment l’importance de la famille.

Dans le passé, les Chinois choisissaient de se marier tôt et d’avoir des enfants tôt. La formule  (duo zi duo fu), qui signifie « beaucoup d’enfants, beaucoup de bénédictions », est le concept traditionnel de fertilité en Chine depuis l’Antiquité, selon lequel avoir beaucoup d’enfants apporte le bonheur.

Par ailleurs, dans la tradition chinoise, certaines personnes pensent que les garçons sont plus « utiles » que les filles. Dès lors, il était fréquent que les parents abandonnent leur fille à la naissance, puisqu’elle avait pour destin de se marier et de s’occuper avec son mari des parents de ce dernier. Lorsqu’un couple avait une fille, il ne préférait parfois pas la garder, puisque celle-ci n’allait pas « leur être utile » lorsqu’ils seraient en âge d’avoir besoin de quelqu’un pour s’occuper d’eux. En effet, dans la tradition chinoise, les enfants ont le devoir de s’occuper de leurs parents dès que ces derniers n’en ont plus les moyens, financiers et physiques, entre autres.

Le travail, ensuite, occupe une grande importance dans la tradition chinoise, étant aussi une valeur confucéenne. Travailler beaucoup est bien vu socialement, dans les campagnes et à la ville.

Bouleversements à partir des années 1980 : croissance économique et nouvelles mesures politiques

L’économie chinoise connaît une croissance fulgurante dès les années 1980, notamment dans le domaine de la technologie, où la concurrence est très forte. Dès lors, cela modifie le système de travail chinois. En effet, la Chine est connue pour avoir un système de travail très strict, où le temps accordé au travail prend une part très importante du quotidien et de la vie, et cela s’intensifie avec la croissance économique et la hausse de la concurrence entre les pays, et même à l’intérieur du pays entre les salariés et les entreprises. Cela s’illustre avec la notion de « système 996 », créé pour définir le système classique de travail chinois. Ce système signifie travailler de 9 heures du matin à 21 heures (9 heures du soir), 6 jours par semaine.

À cette époque aussi, beaucoup de Chinois résidant en campagne décident de la quitter pour aller chercher un travail dans les grandes villes. Ce phénomène entraîne donc une augmentation de la pression au travail, avec une demande sur le marché de l’emploi plus forte, mais aussi une pression supplémentaire sur les logements ; et donc le début de la tendance à avoir moins d’enfants pour ces familles en difficultés financières.

Dans le domaine de la famille également, les années 1980 sont synonymes de changements, avec la mise en place de la politique de l’enfant unique : (dú shēng zǐ nǚ zhèng zhèng cè). Son adoption en 1979, qui va durer jusqu’en 2015, entraîne une forte baisse de la natalité et une généralisation du modèle familial de type « 421 » avec un seul enfant : 4 grands-parents, 2 parents et 1 enfant.

Mutation et changement des mentalités aujourd’hui

Aujourd’hui encore, la Chine assiste à une mutation de la mentalité de sa société. Cette mutation est visible dans le rapport des Chinois à leur famille, à l’éducation, au travail et à l’emploi.

La famille

Les personnes en couple travaillent souvent toutes les deux et n’ont pas le temps d’avoir des enfants. Elles pensent donc que c’est bien de n’avoir qu’un enfant, ou aucun, tandis qu’on le rappelle, l’arrivée de la politique de l’enfant unique était un réel choc au sein de la société, avec une population ayant pour tradition d’avoir beaucoup d’enfants. Cela s’explique aussi par le fait que les mariages se font plus tardivement, là où avant, la norme était de se marier très tôt et d’avoir des enfants tôt. Aujourd’hui, de plus en plus de Chinois ne veulent plus se marier, trouvant cela trop contraignant.

Ces dernières années, le nombre de mariages et le nombre de naissances sont devenus de plus en plus faibles. Ils préfèrent vivre pour eux-mêmes et ne veulent pas subir plus de pression dans la vie : (shēng huó yālì). De plus, ils ne veulent pas avoir une pression financière en plus, car un enfant implique de nombreux frais conséquents, d’autant plus en Chine.

Ce dernier point s’explique par plusieurs raisons : les frais d’éducation sont extrêmement chers, avec des cours particuliers en dehors de l’école et des activités extrascolaires à financer, du fait de la pression étudiante et sociale, ainsi que le logement, notamment dans les grandes villes, qui devient inabordable pour la plupart des citadins, mais aussi les frais de santé qui sont élevés, lorsque trop de pression scolaire nuit à la santé des enfants.

L’éducation

Concernant l’éducation, en particulier les études, il devient normal de suivre des cours particuliers. Du moins pour les familles en ayant les moyens, puisque la pression sociale est importante, il faut que ses enfants soient les meilleurs, qu’ils réussissent l’examen de fin de lycée afin d’intégrer les meilleures universités du pays.

Une fois qu’ils ont intégré une université, les étudiants continuent d’avoir une très forte pression du fait de la concurrence en matière de marché de l’emploi après. Mais la pression sociale reste également très présente dans la société.

Les nouveaux phénomènes

De nombreux phénomènes bouleversent aujourd’hui le modèle traditionnel de la famille. Par exemple, dans les parcs, se multiplient des annonces imprimées sur des papiers et accrochées sur les arbres, où des jeunes gens cherchent une femme (ou un mari) remplissant certains critères dans le but d’avoir un partenaire financier avec qui partager le loyer et de répondre à la pression sociale de se marier.

Ou encore, sur les réseaux sociaux, des sites se développent afin de faire rencontrer des gens, non pas comme des applications de rencontres « classiques », mais destinés à trouver quelqu’un avec qui faire telle ou telle activité, comme une balade, du shopping, un dîner, plutôt que de demander à un ami, car une relation amicale doit être entretenue et demande de l’énergie, dans une société où certains préfèrent des relations qui ne demandent pas d’efforts, mais ne veulent pas être seuls. Ce phénomène s’appelle le phénomène des « da zi ».

D’autre part, pour rompre leur solitude, du fait de ne désirer ni époux/épouse, ni enfants, ni amis, les Chinois concernés adoptent un animal de compagnie, qu’ils considèrent comme leur famille ou leur meilleur ami.

Le travail

La pression est toujours très intense et donc la mentalité aujourd’hui va dans un sens où l’on souhaite accorder moins de temps à son travail, même si la pression sociale reste très importante et prise en considération par beaucoup de Chinois.

Plusieurs réactions à cette pression naissent, notamment le phénomène des « Tang ping » signifiant « rester allongé ». Ce phénomène décrit le comportement de certains Chinois à ne rien faire du tout, à ne pas travailler.

De plus, ces dernières années encore, de nombreux agriculteurs (  : nóng mín) souhaitent travailler en ville (  : chéng shì) afin d’améliorer leur niveau de vie (  : tí gāo shēng huó shuǐ píng).

 

Je t’ai donc montré plusieurs facettes de la société chinoise, son modèle traditionnel et toutes les mutations qui s’opèrent à partir des années 1980 et encore davantage aujourd’hui.

 

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