Les derniers mois ont été particulièrement mouvementés en Russie, tant sur le plan politique qu’économique. De nombreux événements ont marqué le pays et son rapport au monde extérieur. Voici un tour d’horizon des actualités russes entre juillet et septembre, pour que tu sois au point sur les dernières évolutions.
Un remaniement ministériel : signal de changement ?
En juillet, Vladimir Poutine a procédé à un remaniement important au sein de son gouvernement. Ce bouleversement intervient dans un contexte de tensions politiques internes, marqué par des manifestations sporadiques dans plusieurs grandes villes russes. Le Président a nommé de nouvelles figures à des postes clés, notamment au ministère de la Défense et à celui des Affaires étrangères. Ce remaniement a été interprété par certains analystes comme une volonté de renforcer son pouvoir face à une opposition qui, malgré une répression constante, cherche à se réorganiser.
La nomination de Sergueï Riabkov, un diplomate chevronné, au poste de ministre des Affaires étrangères est l’un des changements les plus notables. Il est connu pour sa ligne dure sur la politique étrangère et son approche inflexible vis-à-vis des relations avec l’Occident. Ce choix envoie un message clair à Washington et Bruxelles : la Russie ne compte pas adoucir sa position. Au contraire, elle semble prête à adopter une posture encore plus ferme.
Ce remaniement ministériel marque également un tournant pour la politique intérieure russe. En effet, la montée en puissance de figures issues des forces de sécurité, au détriment des technocrates et des économistes, pourrait indiquer un resserrement encore plus important du contrôle politique en Russie. Pour les observateurs internationaux, cela laisse présager une accentuation de l’autoritarisme à l’approche des élections législatives prévues en 2025. Le Kremlin cherche probablement à assurer une stabilité politique en renforçant le pouvoir exécutif face à toute menace d’opposition interne.
Une crise économique : le rouble en chute libre
Sur le plan économique, le rouble a connu une chute significative au cours de l’été. En août, la devise russe a atteint son plus bas niveau par rapport au dollar depuis 2016. Cette baisse a été causée par une combinaison de facteurs, notamment les sanctions internationales, l’instabilité politique et une demande intérieure en berne.
Pour tenter de stopper l’hémorragie, la Banque centrale de Russie a relevé son taux d’intérêt directeur de manière spectaculaire, le portant à 15 % en septembre. Cette décision vise à freiner l’inflation galopante, mais elle a aussi des effets négatifs sur l’économie réelle, en augmentant le coût du crédit pour les entreprises et les ménages. À moyen terme, cette situation pourrait peser lourdement sur la croissance économique du pays, déjà affaiblie par la pandémie et les sanctions internationales.
Malgré ces mesures, le scepticisme persiste parmi les économistes quant à la capacité de la Russie à se relever rapidement. Le pays est confronté à une fuite des capitaux, alors que de nombreux investisseurs étrangers cherchent à réduire leur exposition au marché russe. En outre, le climat des affaires en Russie reste tendu, avec des entreprises locales qui peinent à obtenir des financements et à accéder aux technologies nécessaires pour rester compétitives sur la scène internationale.
L’échec du plan arctique : un coup dur pour Moscou
La stratégie arctique de la Russie semble s’enliser. Le Kremlin avait misé gros sur le développement de l’Arctique, espérant transformer la région en un nouveau moteur de croissance grâce à ses vastes réserves de ressources naturelles et à l’ouverture de nouvelles routes commerciales. Cependant, plusieurs facteurs ont contribué à faire dérailler ce plan ambitieux.
D’abord, les sanctions internationales ont limité l’accès de la Russie aux technologies et aux financements nécessaires pour mener à bien ses projets d’extraction de pétrole et de gaz dans cette région hostile. En l’absence de partenaires occidentaux, Moscou a tenté de se tourner vers la Chine, mais les négociations sur de nouveaux projets communs ont pris du retard en raison de divergences sur les conditions financières et techniques.
De plus, le changement climatique, bien que paradoxalement perçu comme un allié dans le dégel de l’Arctique, a causé des problèmes imprévus : l’instabilité du pergélisol (couche de sol gelé) rend la construction et la maintenance d’infrastructures beaucoup plus difficiles et coûteuses. Les températures extrêmes et les conditions météorologiques imprévisibles augmentent les risques d’accidents industriels, comme l’a montré la récente fuite de pétrole à Norilsk, un désastre environnemental qui a coûté des milliards de roubles en amendes et en frais de nettoyage.
Enfin, la concurrence accrue de la part d’autres pays arctiques, comme le Canada et la Norvège, a aussi compliqué les efforts de Moscou. Ces pays, plus proches de leurs alliés occidentaux, bénéficient d’un accès plus direct aux marchés et aux technologies. L’échec relatif de ce plan représente un revers stratégique pour la Russie, qui comptait sur l’Arctique pour renforcer sa position de puissance énergétique mondiale. Pour le Kremlin, il s’agit désormais de réévaluer ses priorités et de trouver d’autres moyens de compenser les pertes potentielles.
L’ombre de la guerre en Ukraine : escalade ou apaisement ?
Depuis l’annexion de la Crimée en 2014, en juillet, des affrontements sporadiques ont de nouveau été signalés dans l’est de l’Ukraine, dans les régions de Donetsk et de Louhansk. Le Kremlin a continué de nier toute implication directe, malgré des preuves de plus en plus accablantes fournies par des observateurs internationaux.
En parallèle, Poutine a renforcé sa présence militaire dans la région de la mer Noire, menant des exercices militaires d’envergure près de la frontière ukrainienne. Cette démonstration de force est perçue par beaucoup comme une tentative d’intimidation, mais aussi comme un moyen de tester la détermination des alliés occidentaux à soutenir l’Ukraine.
Cependant, des signes d’apaisement commencent à émerger. En septembre, une rencontre inattendue entre les dirigeants russes et ukrainiens a eu lieu à Genève. Bien que les discussions soient restées secrètes, certains experts pensent qu’un accord de cessez-le-feu pourrait être à l’étude. Ce développement serait une avancée majeure, même si la méfiance entre les deux pays reste palpable.
Politique énergétique : la Russie et l’Europe à couteaux tirés
L’un des dossiers les plus brûlants de cet été concerne l’énergie. En effet, l‘Europe, qui dépend encore largement du gaz russe pour ses besoins énergétiques, s’est retrouvée en position délicate à cause de la diminution des livraisons par Gazprom, le géant russe du gaz. Depuis le début de l’année, Moscou a progressivement réduit ses exportations de gaz vers l’Europe, créant une situation de pénurie énergétique pour plusieurs pays.
En réponse, l’UE a lancé des initiatives pour diversifier ses sources d’approvisionnement et réduire sa dépendance vis-à-vis de la Russie. Cependant, ces efforts prennent du temps, et Moscou en profite pour exercer une pression politique sur Bruxelles. Certains pays européens, comme l’Allemagne et la Hongrie, cherchent à préserver leurs relations avec la Russie, tandis que d’autres, comme la Pologne et les pays baltes, poussent pour une rupture nette.
Pour la Russie, l’enjeu énergétique est crucial. Non seulement les exportations de gaz et de pétrole représentent une source majeure de revenus pour l’État, mais elles sont également un levier d’influence stratégique. En manipulant l’approvisionnement énergétique, Moscou espère obtenir des concessions politiques de la part de l’Union européenne, tout en maintenant une pression constante sur les pays les plus dépendants de son gaz.
Cependant, l’approche de l’hiver pourrait se révéler un pari risqué pour la Russie. Si l’Europe réussit à diversifier rapidement ses sources d’énergie, notamment grâce à des accords avec les États-Unis ou les pays du Golfe, Moscou pourrait perdre son principal moyen de pression.
Les voix de l’opposition : entre répression et persistance
En matière de politique intérieure, la situation reste tendue. Les opposants au régime continuent de faire face à une répression sévère. En août, plusieurs leaders de l’opposition ont été arrêtés ou contraints à l’exil. Malgré tout, de nouvelles figures commencent à émerger, notamment parmi les jeunes générations.
Des mouvements étudiants se sont formés cet été, organisant des manifestations en ligne et dans certaines universités de Moscou et de Saint-Pétersbourg. Ces initiatives sont encore modestes, mais elles témoignent d’un désir croissant de changement parmi la jeunesse russe, qui rejette de plus en plus l’autoritarisme de Poutine.
L’utilisation des réseaux sociaux, en particulier des plateformes cryptées comme Telegram, permet à ces mouvements de se structurer en dépit des restrictions. Les jeunes activistes s’organisent pour documenter les abus de pouvoir, partager des idées et mobiliser de nouveaux soutiens. Ces mouvements, bien que réduits, montrent que la société civile russe est loin d’être éteinte et continue de chercher des moyens de résister malgré la répression croissante.
Perspectives pour les mois à venir
Les prochains mois s’annoncent décisifs pour la Russie. Sur le plan économique, tout dépendra de la capacité du Kremlin à stabiliser le rouble et à contenir l’inflation, tout en naviguant sur les eaux troubles de la géopolitique internationale. Sur le plan politique, la pression intérieure pourrait continuer de monter, surtout si la situation économique venait à se détériorer davantage.
Pour les preparationnaires, suivre l’actualité russe est crucial, non seulement pour comprendre les dynamiques internationales, mais aussi pour nourrir une réflexion plus large sur les rapports de force dans le monde. En restant informé(e), tu pourras aborder tes examens avec une vision plus complète et nuancée des enjeux actuels.
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