Selon plusieurs sondages réalisés en 2024 et qui convergent dans le même sens, plus de 60 % des Français seraient favorables à une semaine de quatre jours. Dans cet article, décryptons ce que signifie concrètement une semaine de quatre jours et quels en sont les impacts, à la fois pour les salariés et les entreprises.
La semaine « de » quatre jours et « en » quatre jours : quelle différence ?
La semaine de quatre jours ou la semaine en quatre jours ? Une nuance existe, et elle n’est pas des moindres.
La semaine de quatre jours signifie que le salarié travaille sur quatre jours, avec une réduction de son temps de travail, et ce, sans diminution de son salaire. La semaine en quatre jours, quant à elle, ne s’accompagne pas d’une réduction du temps de travail.
Pourquoi les salariés sont si envieux de travailler sur quatre jours ?
Un grand nombre de candidats cherchant un emploi considèrent qu’une entreprise proposant de travailler sur quatre jours dispose d’une offre plus attractive sur le marché de l’emploi. Pour beaucoup, la semaine de quatre jours permet de mieux concilier vie professionnelle et privée. Effectivement, avoir trois jours de repos par semaine permet aux salariés de passer plus de temps à leurs occupations personnelles ou familiales, notamment. Or, cet aspect permet aussi un meilleur équilibre psychologique et donc une meilleure santé mentale globale.
De plus, la semaine sur quatre jours est accessible à un plus grand nombre de travailleurs que ne l’est le télétravail. Des ouvriers, des employés, des fonctionnaires (mis à part certains emplois, comme les enseignants), dont la présence sur site est indispensable en raison de leurs fonctions, peuvent toutefois participer au dispositif de la semaine sur quatre jours et ainsi bénéficier d’avantages similaires à leurs collègues qui télétravaillent (réduction des frais de transport et de carburant, séparation vie professionnelle et privée, réduction du temps passé dans les transports…).
Des entreprises qui se laissent tenter…
Alors que, dans certains secteurs, les entreprises éprouvent des difficultés à recruter, le fait de proposer une semaine sur quatre jours permet de rendre l’offre d’emploi plus attractive aux yeux des candidats. Par ailleurs, les entreprises qui ont essayé la mise en place de la semaine de quatre jours ont globalement constaté un recul de l’absentéisme et une meilleure productivité.
Elles ont toutefois dû réviser leur organisation en interne. Travailler sur moins de jours, parfois moins, avec le même salaire, oui… mais, pendant ce temps, la charge de travail des entreprises est relativement restée la même. Alors, elles ont dû trouver des solutions. Les entreprises concernées par la semaine de quatre jours ont, par exemple, cherché à limiter le nombre de réunions et ont favorisé le travail en autonomie afin de permettre une plus grande efficacité dans la réalisation des tâches.
La semaine sur quatre jours : une fausse bonne idée ?
Bien que la semaine de quatre jours puisse en apparence faire rêver, certains salariés peuvent le regretter. Parfois synonyme de journées plus longues, la semaine sur quatre jours n’est pas forcément adaptée à tous les salariés, et notamment aux jeunes parents, qui doivent s’occuper de leurs enfants, ou aux travailleurs sensibles par rapport à la cadence et au rythme de travail. Une semaine de quatre jours ne diminue pas forcément la quantité de tâches et de missions à accomplir dans la semaine, rendant la situation parfois très stressante et oppressante.
Du côté des entreprises, la semaine de quatre jours bouscule également les habitudes et complexifie l’élaboration des plannings de travail. Dans le cas d’emplois au contact de la clientèle ou dans les industries, tous les salariés ne peuvent pas ne pas travailler le même jour. Il faut nécessairement des arbitrages de la part des managers.
La semaine sur quatre jours prend de l’ampleur en France et fait l’objet de nombreuses discussions régulièrement. Plusieurs entreprises, dont LDLC, l’ont testée et en sont satisfaites. Il en est de même pour certaines administrations publiques. Il faut toutefois noter que la semaine sur quatre jours ne concerne pour le moment qu’un petit nombre d’employeurs.
Pour l’heure, difficile de dresser un véritable bilan de cette nouvelle organisation du travail en France, qui est trop récente et pas assez développée.