Cuber en prépa peut être un choix cornélien pour plusieurs, et ce d’autant plus lorsque l’on a obtenu une école très prisée en carré comme l’EDHEC ou emlyon. Dans cet interview, on a rencontré Faiza, ex-élève en ECG (options maths approfondies/géopolitique) et futur étudiant à l’ESSEC. Il nous explique les raisons qui l’ont poussé à cuber sur le Top 5 et ce qui lui a permis d’être admis à l’ESSEC cette année !

Hello Faiza ! Peux-tu te présenter ?

Salut ! Moi c’est Adam Faïz (ou “Faiza” sur le Discord de Major-Prépa) ! J’ai 21 ans, je viens de Limoges et j’ai fait 2 ans de prépa ex-ECS à Janson-de-Sailly, puis 1 an à Ipesup.

Pourquoi avoir fait le choix de la prépa ?

Depuis le lycée, je n’ai jamais véritablement su ce que je voulais faire plus tard. La voie prépa ECS/Grande École me laissait justement du temps pour réfléchir, et comme j’avais un profil très matheux au lycée et que j’étais fortement intéressé par les disciplines comme la culture générale ou la géopolitique, je me suis dit pourquoi pas une prépa ! D’autre part, en tant que compétiteur, je ne voulais pas quitter mes études sans avoir donné le maximum de moi-même, être sûr d’avoir tout donné, et c’est ce que la prépa m’a permis de faire !

Comment as-tu vécu tes deux premières années en prépa ? Quels étaient tes points forts/faibles ?

Pour être très honnête, c’étaient les deux pires années de ma vie ! Après avoir été en “vacances” pendant plus de 7 mois (confinement de 2020), j’ai vite regretté à la rentrée de n’avoir pas touché un seul stylo lors de cette période. Tout le lycée, j’ai en effet  été quelqu’un de très flemmard, qui se reposait sur ses capacités. Dès le début de la première année, j’étais dans les bas-fonds de la classe, ce que j’ai très mal vécu, et lorsque je me suis mis à travailler, les résultats ont mis énormément de temps à arriver. Je changeais sans cesse de méthode de travail et je travaillais sous l’effet du stress, ce qui n’était pas productif car j’étais constamment fatigué. Je faisais même du 8h-22h en plein mois de juillet l’été entre la 1A et la 2A. Malgré quelques percées en mathématiques, géopolitique et espagnol LV2, j’étais dans les derniers de la classe dans le reste des matières, surtout en français. 

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Pourquoi avoir fait le choix de cuber sur l’EDHEC pour une parisienne malgré le malus à HEC ?

En sortant des concours écrits de mon année de carré, je savais pertinemment que j’allais cuber car je n’avais pas performé comme je le voulais. J’espérais tout de même, au vu de l’envie dont j’avais fait preuve au concours, être admissible “à ras” à l’ESCP, pour en finir avec la prépa. Finalement, j’ai raté l’admissibilité à l’ESCP à 0,1 et à l’ESSEC à 0,2, ce qui a été très difficile car j’avais pour ambition d’avoir une parisienne. J’ai donc passé mes oraux à emlyon et à l’EDHEC et j’ai été admis aux deux. Mais quoiqu’il arrivait, surtout après avoir vu mes sous-performances aux écrits dans certaines matières, notamment en mathématiques, je voulais absolument repasser les concours et j’ai donc recommencé à travailler dès juillet, en renvoyant complètement mes méthodes !

Comment s’est passée ton année de cube ? Qu’est-ce que t’as changé dans tes méthodes de travail ?

Après avoir vu mes camarades de deuxième année intégrer, j’en ai tiré la conclusion suivante : ce ne sont pas forcément ceux qui travaillent le plus, mais ceux qui travaillent le plus efficacement, ceux qui ont le plus confiance, qui réussissent. C’est donc dans cet état d’esprit que j’ai commencé l’année de cube. Malgré des hauts et des bas, cette dernière année s’est globalement bien passée car je me situais dans le haut de la classe, ce qui me mettait dans de bonnes conditions mentales.

Alors que je travaillais énormément mes points faibles en carré, j’ai pris le contrepied en cube en travaillant surtout mes points forts (mathématiques…) tout en ne délaissant pas le reste (anglais, synthèse de textes…). Je prenais beaucoup plus de temps pour moi, je faisais régulièrement des grasses matinées jusqu’à 10h le samedi ainsi que les jours où je n’avais cours que l’après-midi. En résumé, je travaillais moins qu’en carré, mais je travaillais bien plus efficacement. 

Après avoir passé les concours en cube, tu sentais que c’était possible d’atteindre ton objectif ?

Après avoir cubé sur l’EDHEC, j’avais pour objectif au concours d’avoir soit HEC soit l’ESSEC, ou, d’après les anciens cubes de ma prépa, cuber sur l’EDHEC pour “avoir HEC si Dieu veut, ESSEC si tu travailles dur”. Or, après les concours, j’étais très dubitatif. Je n’avais pas la sensation d’avoir fait de grosses contre-performances, ni d’avoir particulièrement performé, malgré quelques déceptions en maths 1 HEC/ESSEC, en anglais LV1 où j’avais oublié de traduire une phrase du thème… 

Mais je suis quand même arrivé à la révision des oraux avec pour objectif de tout réviser, y compris HEC, pour ne pas avoir regret si j’étais admissible et puis, pour être honnête, au bout de 3 ans de dur labeur, arrêter de travailler 2 mois avant la fin était à mon sens absurde, et ce malgré un réel état de fatigue couplé à la chaleur (j’ai commencé à faire des siestes régulières à la BU !).

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Quelle a été ta réaction aux résultats d’admissibilité ?

Je n’ai jamais été aussi stressé de toute ma vie car c’était vraiment les résultats de la dernière chance. Vers 18h, le site d’HEC était saturé mais au bout d’un moment je reçois énormément d’appels d’un coup donc je vais sur la page et là je vois… 158e avec le point malus ! Je n’y croyais absolument pas et j’ai ensuite appelé tous mes proches ! Le lendemain j’étais quand même stressé pour les résultats ESSEC car je savais que j’avais moins performé sur les épreuves de dissertation ESSEC et finalement tout était bon ! C’était une journée absolument mémorable car toute ma classe était contente de ses résultats, et c’est en voyant mes notes que j’ai pu comprendre mes rangs d’admissibilité.

Comment se sont passés tes oraux (HEC puis les autres) ?

Comme je passais les oraux d’HEC et de l’ESCP très rapidement, j’ai fait le choix de ne passer que le top 3 et d’attendre les résultats de l’ESCP le 30 juin avant de passer l’EDHEC, l’EM ou encore l’ENSAE. À HEC, les 3 jours d’oraux étaient extrêmement intenses et fatigants, j’ai eu des sujets plus ou moins difficiles selon les matières (“Contester le capitalisme en France et en Europe depuis 1945” en géopolitique), mais c’était globalement un mauvais moment à passer, malgré de très bonnes rencontres.  À l’inverse, j’ai adoré ma journée d’oral à l’ESSEC et j’ai trouvé les admisseurs géniaux !

Quelle a été ta réaction aux résultats d’admission ?

Comme j’ai été admis à l’ESCP sur liste principale, j’avais un stress en moins à l’annonce des autres résultats d’admission. Mais après avoir été refusé à l’oral d’HEC, j’étais ultra stressé à l’annonce de mes résultats à l’ESSEC car c’était mon objectif d’intégrer le top 2 qui se jouait. Finalement, j’ai explosé de joie après avoir été admis à l’ESSEC et j’ai fêté ça ensuite avec des amis de ma prépa !

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En quoi le discord de Major-Prépa t’a été utile pendant ta cube ?

Sur le Discord de Major-Prépa, on retrouve toutes sortes de ressources pour travailler efficacement dans un objectif concours, et on rencontre des personnes de tous les horizons : des intégrés, des lycéens, des bizuths, des carrés, des cubes et même des bicarrés ! Tout le monde s’encourage et il existe un véritable esprit de cohésion pour aider chacun à atteindre ses objectifs. Pour ma part, c’est notamment là-bas que j’ai pu trouver du soutien dans ma décision de cuber sur l’EDHEC, car des intégrés en parisienne avaient déjà pris cette décision avant moi !

Tu peux rejoindre notre Discord juste ici !

Que dirais-tu aux préparationnaires qui ont le top 5 et hésitent fortement à cuber pour obtenir une parisienne ?

Dans les faits, cuber sur l’EDHEC pour obtenir une parisienne est très rentable car si dans le monde professionnel, il n’y a aucune différence entre un ESCP et un HEC, il existe des entreprises qui ne “screen” exclusivement que des CVs du top 3. C’est d’autant plus important si l’on veut travailler dans la banque ou dans le conseil. D’autre part, je pense que tous les candidats de prépa ECG ont la capacité d’intégrer une Parisienne. On n’est ni à l’ENS, ni à Polytechnique, ce n’est pas une question de capacité mais juste une question de travail et de beaucoup, beaucoup de mental ! 

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