Major Prépa > Méthodologie > Interview de Zineb, admise à l’ESSEC en 2021 et à HEC en 2022 !

Il y a quelques mois, nous interrogeons une étudiante qui, après avoir intégré Grenoble EM en 2021, avait repassé les concours en candidat libre pour finalement décrocher HEC Paris.
Cette année, c’est un cas encore plus atypique, extraordinaire, que nous vous proposons de découvrir à travers cette interview : celui de Zineb, qui est passée de l’ESSEC à HEC.
Le choix de la prépa
Bonjour Zineb, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Bonjour, je m’appelle Zineb Laftit, j’ai 20 ans. J’ai grandi à Rabat (Maroc) et j’étais au lycée français. Après un bac S, j’ai fait 2 ans de prépa ECS au lycée Lakanal. J’ai intégré en 2021 l’ESSEC et j’intégrerai à la rentrée prochaine HEC.
Pourquoi as-tu choisi de faire prépa ? Était-ce une évidence pour toi ?
La prépa s’est imposée d’elle-même. J’étais une bonne élève avec un profil complet et sans projet professionnel particulièrement défini. De plus, toute ma famille a fait prépa donc cela semblait aller de soi.
Comment as-tu vécu ta prépa, quels étaient tes objectifs au concours ?
Je me suis plu en prépa. Certes, il y a parfois des moments difficiles surtout quand on est seule, loin de sa famille mais ce qu’on y faisait m’intéressait. J’y ai aussi découvert de très belles personnes. Pendant ma prépa, j’ai toujours rêvé d’une parisienne. Pour autant, je n’étais absolument pas dans l’esprit « HEC ou rien ».
Les concours et la L3 à l’ESSEC
Comment se sont passés tes premiers concours ? Etais-tu admissible HEC ? Comment as-tu réagi quand tu as été admise à l’ESSEC ?
J’étais admissible partout où je m’étais inscrite la première fois (top 6). Partant, j’étais très heureuse. J’ai fait 737 ème aux écrits à HEC et 418ème aux oraux. Ça m’a laissé un goût amer et un sentiment d’inachevé. Je n’ai jamais voulu que de HEC, mais la rater à si peu était extrêmement frustrant. Cette déception a quelque peu rogné ma joie d’être admise à l’ESSEC même si j’étais quand même extrêmement fière de ce que j’avais accompli.
Quand as-tu pris la décision de repasser les concours alors que tu étais en première année ? Pourquoi tu n’as pas tout simplement cubé ?
Initialement, je voulais cuber. J’ai même contacté ma professeur principale à Lakanal et quelques prépas, mais tout le monde essayait de me ramener à la raison.
L’ESSEC est évidemment une excellente école. Mais, j’avais un an d’avance donc j’étais initialement prête à retenter les concours. C’était sans compter sur le point malus que HEC instaurait alors pour la première fois, c’est lui qui m’a véritablement fait renoncer. Le risque était immense, l’issue incertaine. Mon père m’a alors proposée de retenter les concours en candidate libre. Au début, je ne pensais pas que c’était possible. Je ne me pensais pas être capable de tout gérer. Je me suis dit que j’essayerai et qu’on verrait bien.
Comment tu as fait pour concilier ton année de L3 et la préparation au concours ?
Il faut dire que je ne partais pas avec de grosses lacunes donc l’objectif était surtout de garder le cap. Mon année de cube a été somme toute une année de révisions. J’allais à l’ESSEC le matin et à la BSG (Bibliothèque Sainte-Geneviève, ndlr) l’après-midi. Mais il fallait aussi parfois jongler entre les deux mondes. Je ne voulais pas rater tous les événements de l’ESSEC. Rien ne m’assurait d’avoir l’occasion de revivre une première année. J’avais donc parfois de grosses semaines où j’allais à la BSG toutes les après-midis, de 13h à la fermeture et d’autres où je travaillais beaucoup moins voire pas de la semaine. Travailler uniquement pour soi change aussi la donne. On ne procrastine pas. Quand je décidais de travailler, je me donnais à fond sans compter les heures et quand je faisais autre chose, je ne culpabilisais pas.
Les seconds concours et les résultats
Dans quel état d’esprit tu étais pour les concours ? Tu t’es seulement inscrite à HEC ?
Je me suis inscrite à HEC et à l’ENSAE.
Le stress n’était pas pendant les écrits. J’y suis allée véritablement sereine. Dans le “pire” des cas, j’étais diplômée d’une école formidable dans laquelle j’ai tissé de véritables amitiés et dans laquelle je me suis plu. Je n’avais rien à perdre.
En ce qui concerne les oraux, j’étais un petit peu stressée avant puisque je n’avais pas fait de colles de l’année. Mais cette peur s’est évaporée quand je me suis lancée, il fallait “juste” que je refasse une remontada mais en espérant que celle-ci suffise cette fois. Ça a été le cas : 542ème aux écrits et j’ai fini 158ème après les oraux..
Quels sont tes objectifs désormais ? Tu n’as pas peur d’avoir un sentiment de redite pour ta première année à Jouy-en-Josas ?
Non, chaque école est différente. J’ai raté beaucoup de choses pendant ma première année à l’ESSEC. C’était une belle année de cube jalonnée de découvertes, de rencontres, de week-ends d’asso… mais ça a aussi été des sacrifices à divers égards. Cette 1A à Jouy est une seconde chance, une porte ouverte pour vivre pleinement une première année en école de co.
Pour finir, qu’est-ce que tu tires rétrospectivement de toute cette histoire ?
Je ne regrette rien. Une telle aventure permet également de se découvrir.
L’an dernier, j’ai lu un article d’une fille qui avait fait la même chose, de Grenoble à HEC. Elle expliquait qu’elle s’adressait à ceux qui avaient des rêves et qui ne pensaient pas pouvoir les réaliser. C’est un article qui m’a beaucoup inspirée pendant cette aventure. Rien n’est trop difficile, rien n’est trop compliqué. Peu importe si cela ne fait pas sens pour les autres. ll faut croire en ce qu’on fait et il faut faire ce qui nous rend heureux. Il existe autant de cheminements que d’individus. Ce serait trop triste de se brimer pour des raisons secondaires et/ou extérieures.