Major Prépa > Méthodologie > L’interview de Fabien, d’une prépa ECE à l’agrégation de maths

Passer de vouloir abandonner les maths en seconde en passant par une prépa ECE au lycée Saint Charles Sainte Croix du Mans jusqu’à l’agrégation de mathématiques, et peut-être bientôt enseigner en classe prépa ? Fabien Thireau nous raconte son parcours incroyable !
Salut Fabien ! Est-ce que tu peux d’abord te présenter en quelques mots et détailler ton parcours ?
Bonjour, Je m’appelle Fabien Thireau, j’ai 23 ans et je sors de l’agrégation externe de mathématiques dans le but d’enseigner en prépa. J’ai commencé par un bac ES et une prépa ECE au lycée Saint Charles Sainte Croix au Mans avant de changer de cap et de m’orienter vers les maths faisant une L2 à la fac du Mans puis terminé mon cursus à la fac de Nantes.
As-tu toujours été intéressé par les maths ? Si oui, pourquoi avoir choisi la filière ES puis ECE, où il y a moins de maths qu’en S / prépa scientifique ?
Au contraire jusqu’en terminale, j’avais horreur des maths et j’étais très nul. J’ai fait ES car mon père voulait absolument que je continue à faire des maths puisque je voulais m’orienter en L à la base.
J’ai donc choisi ECE après la terminale car j’ai commencé à aimer les résultats et la rigueur qui tournaient autour des maths. Mon rapport au maths a complètement changé depuis la prépa je trouvais ça très intéressant de sortir du cadre du lycée
Comment as-tu vécu ta prépa ?
Mes deux années de prépa ont été les deux meilleures années scolaires à mon sens, j’ai beaucoup appris, j’ai fait des rencontres incroyables (dédicace à Louis, Alexandre et Guillaume).
Malgré cela je n’étais pas convaincu à l’idée de faire une école de commerce et j’étais de plus en plus attiré par les maths, je dois ça à mon enseignant de maths des deux années de prépa qui m’a soutenu dans mon choix de faire des maths en me donnant énormément de conseils pour pouvoir changer de voie !
Comment as-tu bifurqué vers un cursus focalisé sur les maths ?
Après les concours, où j’avais eu des résultats décevant, sauf en maths je me suis dis qu’il serait bon de franchir le cap. J’ai donc contacté le responsable de licence de la fac du Mans qui m’a reçu avec crainte. Ayant un parcours atypique, il était très méfiant pour un passage en L2 de maths (impossible d’imaginer une L3 avec un tel cursus). Finalement j’ai réussi à intégrer la L2 et j’ai travaillé de sorte à combler des lacunes pour aller en L3 à Nantes et faire un master 1 de recherche fondamentale à Nantes où j’ai obtenu le CAPES en 2021 sans trop de problème avant de préparer l’agrégation cette année que j’ai aussi obtenu !
Tu viens d’obtenir l’agrégation de mathématiques, peux-tu nous raconter comment tu t’es lancé dans ce défi assez dingue ?
L’agrégation était indispensable pour enseigner en prépa, depuis que j’ai changé de voie je voulais ce concours afin d’enseigner peut-être un jour en prépa afin de revenir aux sources mais en tant que professeur cette fois ci. L’année de préparation agrégation est très longue et éprouvante il faut être très fort sur beaucoup de domaines des mathématiques. Mais ce n’est pas impossible, loin de là, il ne faut pas se mettre de barrière et tout donner. Je n’étais pas le meilleur de ma classe loin de là, j’ai un niveau de maths modeste mais avec un peu de motivation on s’en sort !
Qu’est-ce que tu comptes faire maintenant ?
Je serai enseignant stagiaire l’année prochaine avant d’être titularisé l’année suivante pour commencer ma carrière de jeune prof ! L’objectif est de donner des colles pour avoir un pied dans le monde du supérieur et pourquoi pas un jour trouver un poste en prépa.
As-tu quelques conseils à donner aux prépas pour réussir les maths aux concours ?
Réussir les maths aux concours c’est un travail de fond, le conseil que je donnerais serait de repérer dans les sujet de concours ce qui tombe fréquemment (c’est toujours la même chose, il faut trouver la recette) et de se familiariser avec les questions classiques et les rédiger parfaitement.
Ma méthode consistait à sélectionner quelques sujets de concours type que je connaissais par cœur et qui couvraient toutes les questions classiques dans tous les domaines (Algèbre / Analyse / Proba discrète / Proba continue ). Lorsque le moral était dans les chaussettes je refaisais ces sujets-là pour me donner confiance. En fait je ne faisais pas tous les sujets depuis 2000 comme certains font, je préférais bien rédiger et être sûr de mes méthodes classiques.
Enfin il est indispensable de connaître toutes les méthodes de calcul classiques (séries / intégrales / matrices). S’entraîner à calculer n’est pas dur et toutes les méthodes classiques résident dans des cas simples. Par exemple, les calculs de sommes de séries peuvent être perfectionnés en s’entraînant à démontrer espérance et variance des lois de probas usuelles (binomial, poisson, géométrique…).
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