Intégrer HEC en venant d’une prépa de banlieue parisienne ? C’est possible ! Et finir classé 64e aux écrits de HEC…c’est aussi possible ! Bien que l’écrasante majorité des étudiants de HEC proviennent des plus grandes prépas de France, ces dernières ne constituent toutefois pas un passage obligatoire. Major-Prépa a rencontré Clément, ex-étudiant en prépa ECG au lycée Parc de Vilgénis et futur étudiant de HEC, pour une interview qui a pour but de te montrer que tout est possible en prépa !

Hello Clément ! Tu peux te présenter ?

Salut ! Je m’appelle Clément Leroy et j’ai 19 ans. J’ai fait ma prépa au Lycée Parc de Vilgénis à Massy avec les options Maths Appliquées et HGGMC. Venant d’une petite prépa, je ne m’y attendais pas vraiment, mais je viens d’être admis à HEC !

Pourquoi avoir fait le choix de la prépa ?

En Terminale, j’avais les spécialités Maths et Physique et je ne savais pas trop vers quoi m’orienter. Mais, des étudiants de l’ENS venaient faire du soutien scolaire dans mon lycée et m’ont motivé à faire une prépa PCSI. Je savais que faire une prépa me correspondrait car j’aime beaucoup l’ambiance lycée et je préfère être encadré. C’est au moment du choix des voeux Parcoursup que j’ai découvert la prépa ECG et j’ai vu que les matières comme la géopolitique ou la culture générale m’attiraient beaucoup. Je me suis donc retrouvé un peu par hasard en ECG parce-que j’ai été refusé des prépas PCSI que je visais et j’ai choisi la prépa la plus proche de chez moi.

Quels étaient tes objectifs en entrant en prépa ? Visais-tu directement les parisiennes malgré le fait que tu viens d’une petite prépa ?

En arrivant en prépa, je sortais d’une année de Terminale où j’étais dans la moitié faible de la classe donc je me disais qu’intégrer le top 10 serait déjà un bon objectif. Lorsque je regardais le classement, les parisiennes me donnaient envie mais je savais que le taux d’intégration de ma prépa dans le top 3 était faible. Je pensais que le niveau requis était hors d’atteinte, donc je n’avais pas trop d’espoir pour les parisiennes.

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Penses-tu qu’être dans une petite prépa t’a aidé sur certains points ?

Je pense que j’étais fait pour être dans une petite prépa. On était 17 étudiants dans ma promo donc il y avait une ambiance “familiale” et très peu de pression des résultats ou de la compétition. Certains ont besoin d’une pression ou d’une compétitivité mais dans mon cas, je me sentais beaucoup plus confiant et les professeurs m’ont beaucoup encouragé et soutenu. En particulier, lorsque j’ai été admissible à HEC, j’ai reçu un énorme soutien de tous les professeurs et même d’anciens étudiants. Le fait de ne pas avoir subi ma prépa et d’avoir aimé aller en cours durant deux ans m’a vraiment aidé à progresser et à performer aux concours. 

Comment as-tu vécu tes concours écrits ? T’attendais-tu à avoir les écoles que tu as eu ?

J’avais très bien réussi mon dernier concours blanc donc je suis allé aux concours avec le couteau entre les dents. Je n’avais plus ce blocage mental de début de prépa et je visais clairement les parisiennes et en particulier l’ESCP. En sortant des écrits, je savais que j’avais vraiment bien réussi les langues et que j’avais planté la synthèse. Aussi, je me suis battu avec les sujets de maths et avec les dissertations mais je savais que mes notes dépendraient des résultats des autres. Finalement, je savais que j’avais bien réussi et je m’attendais à être admissible à l’ESCP. J’avais aussi un petit espoir pour HEC mais je ne m’attendais à rien puisque ça faisait des années que personne n’y avait été admissible dans ma prépa.

Quelle a été ta réaction quand tu as appris ton admissibilité à HEC ?

Des semaines après les écrits, je ne m’attendais plus à rien mais je voulais quand même savoir mon rang HEC pour estimer mes chances d’intégrer l’ESCP. En ouvrant les résultats, j’ai halluciné en voyant que j’étais classé 64ème à HEC. J’ai ensuite reçu beaucoup de messages d’encouragements de mes professeurs, d’autres élèves de ma prépa et aussi d’anciens étudiants qui m’ont fait vraiment plaisir. J’ai mis quelques jours à réaliser mais j’ai pu fêter ça en allant manger au restaurant indien avec mon prof de maths le soir des admissibilités ! 

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Comment as-tu vécu tes oraux ? 

J’ai beaucoup aimé les oraux de l’ESCP car les jurys étaient agréables, j’ai rencontré d’autres étudiants de petites prépas et j’ai parlé à beaucoup d’admisseurs qui m’ont donné des conseils et qui m’ont bien présenté l’école.

Pour les oraux HEC, j’avais beaucoup d’appréhension car je sais que les sujets peuvent être très difficiles et que la notation est sévère. Je savais aussi que les grosses prépas sont très bien préparées aux épreuves alors que je n’avais fait par exemple qu’un seul triptyque. Je suis finalement tombé sur des sujets qui m’ont inspiré, sauf en maths où j’ai raté mon oral, et j’ai beaucoup aimé mon séjour à HEC. C’est toujours cool de rencontrer des gens d’autres prépas en passant les oraux car c’est souvent des moments où les gens ont besoin de parler pour se décontracter.

Quelle a été ta réaction quand tu as appris ton admission à HEC ?

Comme j’avais beaucoup d’avance aux écrits mais que j’avais planté mon oral de Maths, j’avais très peur de rater de peu l’admission. J’ai aussi perdu beaucoup de places à l’ESCP donc j’ai beaucoup stressé en me disant que ce serait pareil à HEC. En voyant que j’étais admis, j’étais moins surpris qu’aux écrits car je savais que j’avais de grandes chances d’intégrer mais j’étais surtout très soulagé de ne pas avoir raté mes oraux.

Quel conseil donnerais-tu aux lycéens qui hésitent à se lancer dans une prépa même si elle n’est pas dans le top des classements ?

Si vous êtes au lycée et que vous pensez que vos résultats ne vous permettront pas d’intégrer une grosse prépa, sachez que c’était aussi mon cas. Mais, peu importe la prépa que vous rejoindrez, vous aurez des professeurs compétents qui font le même programme qu’ailleurs et ce sera alors à vous de tirer votre épingle du jeu en donnant le maximum. C’est les élèves qui font le niveau de la prépa, donc si vous donnez le maximum, vous avez largement vos chances ! Dans ma classe, un ami intègre l’ESSEC parce que il a travaillé avec beaucoup d’autonomie en maths et en CG et il est même revenu de très loin en anglais. Il faut donc que vous supprimiez le blocage mental de l’étudiant de petite prépa pour pouvoir viser le plus haut possible.

Penses-tu que peu importe sa prépa, il est possible d’atteindre les meilleures écoles ?

Bien sûr ! Si on est à fond en cours pendant deux ans, que l’on travaille nos points faibles efficacement et que l’on performe dans nos matières fortes, on peut espérer de bonnes surprises. En revanche, il est clair que les petites prépas préparent moins aux oraux des parisiennes, donc il ne faut pas hésiter à demander l’aide de ses profs et à se préparer de son côté, surtout après les écrits.

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