Major Prépa > Préparer les oraux > Admissibles à HEC : comment ils ont vécu leurs oraux ?

Être admissible, c’est vivre une première expérience aussi intense que stressante sur les campus des écoles que tu vises. Entre la concentration qu’il faut maintenir pour assurer le face à face avec le jury et les temps de relâchement avec les admisseurs, ces heures passées au sein des écoles lors des oraux sont riches en découvertes ! L’enjeu est décuplé quand il s’agit de passer trois jours complets sur le campus d’HEC…
Marc, en année de Pré-Master, et Clément, en M1, ont performé aux oraux de l’école numéro 1 du classement. Ils nous livrent leur témoignage sur le déroulé des entretiens à HEC Paris. État d’esprit, pics de stress, niveau de l’accueil et autres anecdotes sur ces trois jours hors du commun, ils ne nous cachent rien !
« Viser la lune pour atteindre les étoiles »
Un précieux conseil a été soufflé à l’oreille de Marc à l’occasion de la visite d’un étudiant de HEC dans sa prépa : celui de « ne pas hésiter à dire que tu as de l’ambition ». D’accord ou pas, c’est dans cet état d’esprit qu’il a appréhendé ses oraux et, avant cela, la prépa de manière générale. « Ça a eu l’effet de me rendre un peu insupportable, et ça pouvait poser problème d’afficher clairement mon objectif d’intégrer HEC. Mais du moment qu’on se projette à un endroit, on va y arriver à force de travail. » L’étudiant de 21 ans estime qu’il est « extrêmement important de viser la lune », même si on n’atteint que les étoiles !
Quand les oraux approchent…
À l’approche des oraux, pour Marc comme pour les autres, il a fallu se replonger dans une préparation intense et se fixer un rythme de travail à tenir. Ce n’est probablement pas le plus difficile pour un étudiant de prépa qui, depuis plus d’un an et demi, travaille sur des temps bien plus longs et à une intensité plus forte que la norme. « Je pouvais travailler 6h d’affilée sans pause, ça ne me posait pas de problème. » Pour Marc, l’enchaînement de plusieurs heures de travail se fait de manière fluide. « Quand j’en avais marre d’une matière, je passais à une autre et je considérais que c’était ma pause. » Il constitue un duo solide avec Lina, sa camarade de classe. « On a remis en question nos méthodes de travail, et ça a eu pour effet de booster nos résultats de façon fulgurante. »
Marc et Lina ont su trouver une dynamique de travail et combiner leurs points forts. « Elle était très forte en philosophie et j’étais très fort en géopolitique. » Leur duo s’est ainsi mutuellement tiré vers le haut, passant des plans détaillés et des cartes de géopo aux exercices oraux. Mais si le travail en binôme ou en groupe peut s’avérer efficace dans la phase de préparation, il n’en demeure pas moins que les candidats se présentent seuls face aux jurys. Avant les résultats, Marc a aussi beaucoup travaillé la forme de l’exercice oral : « C’est le moment où j’ai été le plus exigeant avec moi-même au niveau de mon élocution et du choix de mes mots. On comprend aussi qu’au-delà de bien parler, être entendu c’est important ».
Apprendre à « défendre n’importe quoi » pour le triptyque
Pour l’épreuve du triptyque si redoutée des candidats, Marc s’est préparé avant même les écrits avec des camarades de classe. L’objectif est d’aiguiser son sens de l’observation, d’appréciation et d’analyse face aux prestations de chacun. Avec Lina, il allait jusqu’à refaire le monde lors de trajets en voiture en ouvrant de manière spontanée un débat à propos duquel les deux étudiants échangeaient de longues minutes.
« Défendre une opinion qui n’a pas toujours de sens, c’est utile pour le triptyque, mais aussi, et surtout, dans la vie ! ». Marc insiste aussi sur la nécessité de maîtriser sur le bout des doigts les modalités de l’épreuve : « on peut gagner 10 points juste parce qu’on connaît bien les règles »…
En mode ultra offensif
Les moments de doutes ont aussi miné le moral de Marc, surtout à l’issue du premier jour d’épreuves qu’il pensait avoir raté. « J’étais dans ma chambre à fixer le plafond et dans ma tête c’était fichu. » Pour faire face à la pression et réussir à majorer, Marc estime que l’ego est primordial. « À chaque fois que je rentrais dans une salle, je me disais : je vais les bouffer. Même si on s’est entraidés avant. J’avais besoin de me conditionner. On passe une épreuve sélective donc, factuellement, c’est de la compétition. »
Impressionné par « des étudiants venant de petites prépas »
« On a tendance à oublier qu’à l’épreuve du triptyque, on tombe sur des étudiants qui sont aussi admissibles à HEC ! » Clément a réussi à maintenir son rang entre les écrits et les oraux. Pour lui, la prépa était comme une évidence. « Aux repas de famille, quand j’étais en 6e , ça parlait prépa. Mes parents me disaient que je pouvais faire ce que je voulais du moment que je visais le haut, quel que soit le secteur. » Dans cette quête de l’excellence, Clément s’y est toujours retrouvé.
Au moment d’aborder le triptyque, il porte ses efforts sur la coopération. « Il faut qu’on puisse s’entendre, faire des compromis et arriver à une solution. Indépendamment du rôle, c’est prendre l’opposant par la main et aller ensemble, tous les deux, vers la bonne note. » Aussi, pour aborder l’épreuve, il convient d’arriver en confiance, avec un maximum de certitudes. « C’est important d’être convaincu que tu as ta place. Les étudiants des petites prépas sont souvent désarçonnés par le fait d’être admissibles à HEC, voire se sentent illégitimes. Pourtant, les étudiants issus des grosses prépas sont justement impressionnés par ceux de prépas plus modestes. »
« Je n’ai jamais majoré à Henri IV »
Clément a beaucoup travaillé sur son état d’esprit. « Je devais me persuader que j’étais assez intelligent pour aller à HEC. C’était une intime certitude. Il fallait gonfler son égo. Tu as besoin de te sentir supérieur pour que ça te motive à travailler. » Durant les oraux, Clément reste plutôt dans son coin et évite les sorties. « C’est important de se connaître. Je sais que, pour moi, le mieux était de rester seul dans ma chambre. » Entre les épreuves, il se plongeait une dernière fois dans les révisions. « Je finissais un bouquin sur l’ESH la veille de l’oral. »
« Ils vont essayer de te la mettre à l’envers ! »
Une idée des oraux HEC comme étant un chemin de croix résonnait dans la tête de Clément. Malgré cela, l’admissible a abordé les oraux sereinement, fort de son très bon rang aux écrits. « Je savais que j’avais une marge de deux épreuves que je pouvais me permettre de rater. Je suis arrivé à HEC en sachant qu’ils allaient essayer de nous bousculer. » Lorsqu’on est admissible aux Parisiennes, les oraux sont aussi plus éprouvants et il est nécessaire de se ménager au maximum. « J’estime qu’il ne faut pas passer les oraux dans plus de 5 écoles. » Aussi, même si certaines dates sont contraintes pour ceux qui sont admissibles dans le top 3, « il est préférable d’avoir les écoles qu’on préfère au milieu, pour la simple et bonne raison qu’au début on n’est pas échauffé et qu’à la fin… on est fatigué ! »