Tu passes les concours BCE et Ecricome cette année ? Welcome sur THE article pour réviser ton épreuve de  CULTURE GÉNÉRALE ! Tu retrouveras ici l’intégralité des épisodes du Podcast audio consacré à “L’image”. Cette série de Podcast, imaginée par Major Prépa et spécialement conçue par deux professeurs de culture générale en CPGE, est soutenue par Audencia et va accompagner tes révisions tout au long des prochains mois.

 

Au fil de cette série d’une dizaine épisodes, tu vas pouvoir progressivement plonger dans l’étude du thème de “Limage” en écoutant ce que des auteurs majeurs (romanciers, philosophes, historiens, poètes…) ont pensé, dit, écrit, partagé à son sujet.

+ des petites “pauses méthodo” pour te rappeler les essentiels quand on travaille la CG. Au fil de ces épisodes, d’une durée de 10 à 15 minutes chacun (vraiment parfait pour ta petite marche matinale jusqu’au lycée !), tu absorberas la juste dose d’infos pour maîtriser le thème à travers les auteurs dont il sera question ainsi que les tips pour travailler efficacement cette matière très coefficientée aux écrits.

 

#1 – L’image, l’être et le paraître

Une image peut en cacher une autre ; elle peut faire écran, masquer. Dans L’éloge du maquillage, cet artifice est encensé par Charles Baudelaire. “L’image écran” ne serait-elle pourtant pas un paraître frelaté ?

Baudelaire, Éloge du maquillage, dans Le Peintre de la vie moderne. XI

“La femme est bien dans son droit, et même elle accomplit une espèce de devoir en s’appliquant à paraître magique et surnaturelle ; il faut qu’elle étonne, qu’elle charme ; idole, elle doit se dorer pour être adorée. Elle doit donc emprunter à tous les arts les moyens de s’élever au-dessus de la nature pour mieux subjuguer les cœurs et frapper les esprits. Il importe fort peu que la ruse et l’artifice soient connus de tous, si le succès en est certain et l’effet toujours irrésistible. C’est dans ces considérations que l’artiste philosophe trouvera facilement la légitimation de toutes les pratiques employées dans tous les temps par les femmes pour consolider et diviniser, pour ainsi dire, leur fragile beauté. L’énumération en serait innombrable ; mais, pour nous restreindre à ce que notre temps appelle vulgairement maquillage, qui ne voit que l’usage de la poudre de riz, si niaisement anathématisé par les philosophes candides, a pour but et pour résultat de faire disparaître du teint toutes les taches que la nature y a outrageusement semées, et de créer une unité abstraite dans le grain et la couleur de la peau, laquelle unité, comme celle produite par le maillot, rapproche immédiatement l’être humain de la statue, c’est-à-dire d’un être divin et supérieur ? Quant au noir artificiel qui cerne l’œil et au rouge qui marque la partie supérieure de la joue, bien que l’usage en soit tiré du même principe, du besoin de surpasser la nature, le résultat est fait pour satisfaire à un besoin tout opposé. Le rouge et le noir représentent la vie, une vie surnaturelle et excessive ; ce cadre noir rend le regard plus profond et plus singulier, donne à l’œil une apparence plus décidée de fenêtre ouverte sur l’infini ; le rouge, qui enflamme la pommette, augmente encore la clarté de la prunelle et ajoute à un beau visage féminin la passion mystérieuse de la prêtresse.”

#2 – Le paysage est-il une image ?

Dans « Clair de lune », Verlaine s’interroge sur le lien entre l’âme et le paysage. L’âme est semblable à un paysage de mots qui renvoie à un tableau… et le paysage ne peut-il pas alors avoir le statut d’image ?

Verlaine. Clair de lune, dans Fêtes galantes.

Votre âme est un paysage choisi
Que vont charmants masques et bergamasques
Jouant du luth et dansant et quasi
Tristes sous leurs déguisements fantasques.

Tout en chantant sur le mode mineur
L’amour vainqueur et la vie opportune,
Ils n’ont pas l’air de croire à leur bonheur
Et leur chanson se mêle au clair de lune,

Au calme clair de lune triste et beau,
Qui fait rêver les oiseaux dans les arbres
Et sangloter d’extase les jets d’eau,
Les grands jets d’eau sveltes parmi les marbres.

#3 – L’image nous rend-elle plus humain ?

L’image que l’on se fait d’un individu nous touche et nous émeut. Elle installe une proximité entre nous et appelle à notre sensibilité. Elle fait jaillir une forme d’humanité. Et si l’interrogation du monde et d’autrui par des images est un outil de connaissance, n’a-t-elle pas aussi une vertu humanisante ?

Rousseau. Texte sur la pitié extrait de l’Émile ou de l’éducation. dans le livre IV sur la pitié.

“Émile, ayant peu réfléchi sur les êtres sensibles, saura tard ce que c’est que souffrir et mourir. Les plaintes et les cris commenceront d’agiter ses entrailles ; l’aspect du sang qui coule lui fera détourner les yeux ; les convulsions d’un animal expirant lui donneront je ne sais quelle angoisse avant qu’il sache d’où lui viennent ces nouveaux mouvements. S’il était resté stupide et barbare, il ne les aurait pas ; s’il était plus instruit, il en connaîtrait la source : il a déjà trop comparé d’idées pour ne rien sentir, et pas assez pour concevoir ce qu’il sent.

Ainsi naît la pitié, premier sentiment relatif qui touche le cœur humain selon l’ordre de la nature. Pour devenir sensible et pitoyable, il faut que l’enfant sache qu’il y des êtres semblables à lui qui souffrent ce qu’il a souffert, qui sentent les douleurs qu’il a senties, et d’autres dont il doit avoir l’idée, comme pouvant les sentir aussi. En effet, comment nous laissons-nous émouvoir à la pitié, si ce n’est en nous transportant hors de nous et nous identifiant avec l’animal souffrant, en quittant, pour ainsi dire, notre être pour prendre le sien ? Nous ne souffrons qu’autant que nous jugeons qu’il souffre ; ce n’est pas dans nous, c’est dans lui que nous souffrons. Ainsi nul ne devient sensible que quand son imagination s’anime et commence à le transporter hors de lui.

Pour exciter et nourrir cette sensibilité naissante, pour la guider ou la suivre dans sa pente naturelle, qu’avons-nous donc à faire, si ce n’est d’offrir au jeune homme des objets sur lesquels puisse agir la force expansive de son cœur, qui le dilatent, qui l’étendent sur les autres êtres, qui le fassent partout retrouver hors de lui ; d’écarter avec soin ceux qui le resserrent, le concentrent, et tendent le ressort du moi humain ; c’est-à-dire, en d’autres termes, d’exciter en lui la bonté, l’humanité, la commisération, la bienfaisance, toutes les passions attirantes et douces qui plaisent naturellement aux hommes, et d’empêcher de naître l’envie, la convoitise, la haine, toutes les passions repoussantes et cruelles, qui rendent, pour ainsi dire, la sensibilité non seulement nulle, mais négative, et font le tourment de celui qui les éprouve ?”

#4 – L’image disparait, l’image se transforme

Dans sa peinture « L’image disparait », Salvador Dalí nous offre une réflexion sur l’intermittence des images et leur métamorphose. Cette image double superposant à la fois la lectrice de Vermeer et un portait de Velasquez met en lumière deux images renvoyant à deux peintres décisifs pour Dalí. 

Nietzsche. Seconde considération intempestive.

“Contemple le troupeau qui passe devant toi en broutant. Il ne sait pas ce qu’était hier ni ce qu’est aujourd’hui : il court de-ci de-là, mange, se repose et se remet à courir, et ainsi du matin au soir, jour pour jour, quel que soit son plaisir ou son déplaisir. Attaché au piquet du moment il n’en témoigne ni mélancolie ni ennui. L’homme s’attriste de voir pareille chose, parce qu’il se rengorge devant la bête et qu’il est pourtant jaloux du bonheur de celle-ci. Car c’est là ce qu’il veut : n’éprouver, comme la bête, ni dégoût ni souffrance, et pourtant il le veut autrement, parce qu’il ne peut pas vouloir comme la bête. Il arriva peut-être un jour à l’homme de demander à la bête : « Pourquoi ne me parles-tu pas de ton bonheur et pourquoi ne fais-tu que me regarder ? » Et la bête voulut répondre et dire : « Cela vient de ce que j’oublie chaque fois ce que j’ai l’intention de répondre. » Or, tandis qu’elle préparait cette réponse, elle l’avait déjà oubliée et elle se tut, en sorte que l’homme s’en étonna.

Mais il s’étonna aussi de lui-même, parce qu’il ne pouvait pas apprendre à oublier et qu’il restait sans cesse accroché au passé. Quoi qu’il fasse, qu’il s’en aille courir au loin, qu’il hâte le pas, toujours la chaîne court avec lui. C’est une merveille : le moment est là en un clin d’œil, en un clin d’œil il disparaît. Avant c’est le néant, après c’est le néant, mais le moment revient pour troubler le repos du moment à venir. Sans cesse une page se détache du rôle du temps, elle s’abat, va flotter au loin, pour revenir, poussée sur les genoux de l’homme. Alors l’homme dit : « Je me souviens. » Et il imite l’animal qui oublie aussitôt et qui voit chaque moment mourir véritablement, retourner à la nuit et s’éteindre à jamais. C’est ainsi que l’animal vit d’une façon non historique : car il se réduit dans le temps, semblable à un nombre, sans qu’il reste une fraction bizarre. Il ne sait pas simuler, il ne cache rien et apparaît toujours pareil à lui-même, sa sincérité est donc involontaire. L’homme, par contre, s’arc-boute contre le poids toujours plus lourd du passé. Ce poids l’accable ou l’incline sur le côté, il alourdit son pas, tel un invisible et obscur fardeau. Il peut le renier en apparence, ce qu’il aime à faire en présence de ses semblables, afin d’éveiller leur jalousie. C’est pourquoi il est ému, comme s’il se souvenait du paradis perdu, lorsqu’il voit le troupeau au pâturage, ou aussi, tout près de lui, dans un commerce familier, l’enfant qui n’a encore rien à renier du passé et qui, entre les enclos d’hier et ceux de demain, se livre à ses jeux dans un bienheureux aveuglement. Et pourtant l’enfant ne peut toujours jouer sans être assailli de troubles. Trop tôt on le fait sortir de l’oubli. Alors il apprend à comprendre le mot « il était », ce mot de ralliement avec lequel la lutte, la souffrance et le dégoût s’approchent de l’homme, pour lui faire souvenir de ce que son existence est au fond : un imparfait à jamais imperfectible. Quand enfin la mort apporte l’oubli tant désiré, elle dérobe aussi le présent et la vie. Elle appose en même temps son sceau sur cette conviction que l’existence n’est qu’une succession ininterrompue d’événements passés, une chose qui vit de se nier et de se détruire elle-même, de se contredire sans cesse. “

#5 – Je t’envoie mes images

Dans la série de 6 tapisseries de la “Dame à la licorne », chacune des pièces représente de manière imagée les cinq sens : le goût, le toucher, l’ouïe, l’odorat, la vue… La 6ème et dernière tapisserie, “À mon seul désir”, représenterait un dernier sens : celui du coeur.

Merleau-Ponty. Phénoménologie de la perception.

“L’homme ne montre pas ordinairement son corps, et, quand il le fait, c’est tantôt avec crainte, tantôt dans l’intention de fasciner. Il lui semble que le regard étranger qui parcourt son corps le dérobe à lui-même ou qu’au contraire l’exposition de son corps va lui livrer autrui sans défense, et c’est alors autrui qui sera réduit à l’esclavage. La pudeur et l’impudeur prennent donc place dans cette dialectique du moi et d’autrui qui est celle du maître et de l’esclave : en tant que j’ai un corps, je peux être réduit en objet sous le regard d’autrui et ne plus compter pour lui comme personne, ou bien, au contraire, je peux devenir son maître et le regarder à mon tour, mais cette maîtrise est une impasse, puisque, au moment où ma valeur est reconnue par le désir d’autrui, autrui n’est plus la personne par qui je souhaitais d’être reconnu, c’est un être fasciné, sans liberté, et qui à ce titre ne compte plus pour moi. Dire que j’ai un corps est donc une manière de dire que je peux être vu comme un objet et que je cherche à être vu comme sujet, qu’autrui peut être mon maître ou mon esclave, de sorte que la pudeur ou l’impudeur expriment la dialectique de la pluralité des consciences et qu’elles ont bien une signification métaphysique. On en dirait autant du désir sexuel : s’il éprouve comme une marque d’hostilité une attitude trop naturelle ou des propos trop détachés de la part de l’être désiré, c’est qu’il veut fasciner, et que l’être désiré, s’il est trop libre d’esprit, échappe à la fascination. Ce qu’on cherche à posséder, ce n’est donc pas un corps, mais un corps animé par une conscience. L’importance attachée au corps, les contradictions de l’amour se relient donc à un drame plus général qui tient à la structure métaphysique de mon corps, à la fois objet pour autrui et sujet pour moi.”

#6 – Le Gargantua de Rabelais ou l’image comme effet loupe

Dans Gargantua, l’œuvre emblématique de François Rabelais, l’image joue un rôle clé dans la manière dont l’auteur construit un univers où l’exagération et la caricature sont omniprésentes. L’idée de “l’image comme effet de loupe” peut être interprétée comme une métaphore de cette amplification grotesque des personnages et des situations.

Rabelais utilise l’image, tant visuelle que littéraire, pour magnifier les défauts et les excès des individus et des institutions. Le monde de Gargantua est un monde où tout est amplifié : les personnages sont énormes (comme Gargantua lui-même), les actions sont démesurées et les détails, souvent absurdes, sont portés à l’extrême. Cela donne une vision caricaturale, mais aussi critique de la société de son époque.

Dans cette logique, l’image comme “effet de loupe” peut être vue comme une façon pour Rabelais d’exagérer certains traits de caractère ou de comportement, afin de les rendre plus visibles et d’en souligner l’importance ou la monstruosité. Ce procédé est d’autant plus puissant qu’il exploite la comédie et le grotesque, pour rendre ses critiques plus acerbes et plus faciles à comprendre.

Il existe également une dimension satirique dans l’usage de l’image, où Rabelais semble utiliser cette hyperbole pour dénoncer les excès et les vices de la société, que ce soit l’avidité, l’hypocrisie religieuse, ou encore l’absurdité des pratiques éducatives de l’époque.

Enfin, dans un sens plus métaphorique, cette “loupe” pourrait également faire référence à la capacité du texte de Rabelais à zoomer sur des détails, pour en révéler les strates cachées ou les aspects dérangeants de la société et de l’humanité. C’est une manière de rendre plus palpable l’extravagance de son monde et, en même temps, de faire réfléchir sur notre propre réalité.

SUJETS POSSIBLES :

  • La mesure de l’image
  • L’image ment
  • Sous l’image
  • L’image virtuelle

#7 – Joachim du Bellay, du songe à la vison

Joachim du Bellay, dans son recueil Les Regrets (1558), explore les thèmes de l’exil, du regret et de la nostalgie. Ce recueil est une réflexion poétique sur son expérience en Italie, où il était parti en tant que secrétaire du cardinal du Bellay. Il y exprime son désir de retour en France, tout en soulignant la beauté de la culture et la douleur de l’éloignement.

Pour illustrer ce recueil en termes d’images, on pourrait évoquer plusieurs éléments visuels qui sont au cœur des poèmes de du Bellay :

  1. L’exil et la mélancolie : Des paysages tristes, des vues sur la mer, des horizons lointains, symbolisant la séparation du poète de sa patrie et de ses proches.

  2. La France idéalisée : Des scènes bucoliques de la campagne française, des villages, des rivières, des forêts — le cadre naturel qui représente la beauté que du Bellay regrette profondément.

  3. Les ruines de Rome : Du Bellay évoque fréquemment les ruines antiques de Rome dans son poème “Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage”. Ces ruines symbolisent la grandeur passée et la déception de la réalité actuelle.

  4. Le contraste entre la splendeur de l’Italie et la réalité de l’exil : Un contraste visuel entre les splendeurs de l’Italie (avec ses monuments, ses palais et ses jardins) et la solitude et la pauvreté dans lesquelles du Bellay se trouve dans son exil.

SUJETS POSSIBLES :

  • Une image peut-elle être authentique ?
  • Sous l’image
  • Que dit l’image ?
  • L’image réfléchit-elle ?

#8 – La Bruyère, ou quand l’image donne corps à la pensée

Les Caractères de Jean de La Bruyère, publiés en 1688, sont une œuvre littéraire célèbre de la fin du XVIIe siècle. À travers cette collection de portraits satiriques de ses contemporains, La Bruyère offre une réflexion sur la société de son époque, particulièrement sur les mœurs, les comportements et les vices humains. C’est un ouvrage qui mêle analyse sociale, psychologie et moralité, tout en usant d’une grande précision dans le choix des détails pour dresser des portraits mémorables.

Quand l’image donne corps à la pensée, on pourrait dire que La Bruyère, par sa plume acérée et précise, crée des images mentales vivantes qui permettent au lecteur de saisir les nuances complexes de la nature humaine. Ses personnages sont des types sociaux, mais ils sont également des figures de réflexion, représentant des comportements universels et intemporels. Il ne se contente pas de décrire des gens, il fait surgir des images mentales qui incarnent des idées profondes et critiques sur la société et ses travers.

Par exemple, La Bruyère n’hésite pas à faire émerger des figures caricaturales, mais aussi des portraits plus subtils, où il met en lumière les contradictions humaines, comme dans la description de l’orgueil, l’hypocrisie, la vanité ou l’ambition. À travers la méthode du portrait, il réussit à aller bien au-delà du simple rapport d’observations sociales, il analyse et décrypte les individus et leurs comportements, offrant ainsi une véritable profondeur philosophique.

Ainsi, l’image qui émerge dans les Caractères n’est pas seulement une illustration visuelle ; elle porte une pensée, elle fait réfléchir, tout en incarnant un jugement moral. Ce qui rend l’œuvre particulièrement fascinante, c’est cette capacité à fusionner l’art de la description avec une réflexion sociale et philosophique aiguisée.

Les portraits, bien qu’ils soient souvent sévères ou ironiques, permettent une identification immédiate et directe avec les comportements et les attitudes de la société de l’époque, mais ils conservent une pertinence qui dépasse largement leur contexte historique. Ce sont des images de l’âme humaine, dans toute sa complexité, et c’est cette capacité à rendre la pensée tangible, à la rendre visible, qui fait de La Bruyère un maître du genre.

SUJETS POSSIBLES :

  • N’être qu’une image
  • L’image juste
  • Le jeu de l’image
  • Que voit l’image ?
  • À l’ombre des images
  • L’image est obscène, et alors ?

#9 – Les Confessions de Rousseau, ou l’image impossible

Les Confessions de Jean-Jacques Rousseau est une œuvre emblématique dans la littérature française, dans laquelle l’auteur se livre dans un récit autobiographique très personnel et introspectif. Elle est considérée comme l’une des premières autobiographies modernes, où Rousseau cherche à se dévoiler complètement et sincèrement, sans chercher à cacher ses défauts ou ses erreurs.

Dans cette œuvre, Rousseau tente de présenter sa vie sous un jour honnête, en exposant ses pensées, ses actions, et ses émotions les plus intimes. Il va jusqu’à dévoiler des détails de sa vie personnelle, de ses faiblesses et de ses contradictions, dans le but de se libérer du poids de ses fautes et de se réconcilier avec lui-même. L’auteur cherche également à établir une relation plus intime avec ses lecteurs, en leur offrant une vision authentique de son existence.

Le sous-titre de l’œuvre, “L’image impossible”, fait référence à cette quête de vérité absolue dans un monde où l’image de soi et la réalité sont souvent déformées par les conventions sociales. Rousseau semble montrer que, malgré ses efforts pour être pleinement transparent, il est impossible de se représenter complètement ou de comprendre parfaitement la vérité d’une vie humaine, en raison de l’influence de la société, de ses propres passions et de la complexité de la nature humaine.

En résumé, Les Confessions est une exploration de soi où Rousseau cherche à se dévoiler sans filtre, tout en confrontant l’impossibilité de saisir une vérité totale et absolue sur l’individu. L’œuvre devient ainsi une réflexion sur l’image de soi et la difficulté de transmettre la véritable essence de la personne à travers les mots.

SUJETS POSSIBLES :

  • Mon image
  • L’image impossible
  • L’image répare
  • L’image fixe
  • Que peut l’image ?

#10 – L’Amant de Duras, ou La photographie qui aurait pu être prise

Dans L’Amant de Duras, l’image photographique devient un concept important pour plusieurs raisons. D’abord, la photographie est souvent associée à l’idée de figer un moment, une réalité qui se veut “objective”, mais cela entre en tension avec la subjectivité de l’écriture de Duras, où la mémoire, la souffrance, et l’émotion sont tout aussi importantes que les faits.

Si l’on pense à “la photographie qui aurait pu être prise”, cela pourrait symboliser le désir de capturer un moment spécifique dans l’histoire d’amour entre la jeune fille et son amant chinois, mais ce moment, ou ce type de relation, est quelque chose qui ne pourrait jamais être figé dans une simple image. C’est un peu comme si cette photo pouvait exister, mais en même temps elle serait incapable de capturer la réalité de cette histoire, qui se joue dans l’intimité, le secret, les non-dits, les tensions culturelles et raciales.

Dans ce sens, l’idée de “photographie” pourrait évoquer l’impossibilité de saisir pleinement la complexité des émotions humaines à travers un seul instant figé dans le temps. Une photographie ne pourrait jamais rendre la profondeur de la douleur, des conflits intérieurs et des complexités sociales que les personnages vivent. La photographie pourrait capturer un moment extérieur, une scène, mais ne pourrait jamais rendre compte de l’intérieur des personnages, des pensées et des sensations qui les traversent. C’est une métaphore de la manière dont la réalité est souvent réductrice, ne rendant pas justice à la complexité des vécus intérieurs.

Cela pourrait aussi se rapporter à l’aspect de l’amour interdit entre la jeune fille et son amant chinois, une relation qui est à la fois privée et violente dans son contexte social, une photo ne pourrait donc pas montrer toute cette dimension interdite et taboue.

L’image, en ce sens, serait à la fois une tentative de figer l’indicible, mais aussi un moyen de souligner la perte et l’impossibilité de capturer une réalité totale et complète. C’est une forme de représentation, mais partielle et limitée, tout comme la mémoire ou les émotions humaines, qui échappent toujours à une totale objectivité.

SUJETS POSSIBLES :

  • Image et trace
  • Les dangers de l’image
  • L’image est-elle une fiction ?
  • Sous l’image
  • L’image à venir