Résumé de texte ECRICOME 2022 analyse

L’épreuve de Résumé de texte est la dernière du concours ECRICOME. Bravo d’être parvenu jusqu’ici ! Le résumé de texte est parfois une épreuve redoutée par les candidats, qui la considèrent comme imprévisible. Mais avec de la préparation, tu peux aborder sereinement tous les textes proposés aux candidats ! Nous te proposons ainsi ici notre analyse du sujet de résumé de texte ECRICOME 2022, pour (re)voir ses points clefs, et le sujet juste .

Tu peux également retrouver toutes les actualités du concours ECRICOME dans notre rubrique dédiée Inside Concours Ecricome 2022.

Cette année, Major-Prépa t’accompagne tous les jours pendant les concours ! Retrouve le Live Inside Concours à 18h tout au long des concours Ecricome.

L’analyse du sujet

L’auteur, le livre, le contexte

Corine Pelluchon est une philosophe française, autrice d’une dizaine d’ouvrages dont celui qui nous intéresse aujourd’hui : Les Lumières à l’âge du vivant, publié en 2021. On notera la date récente : un signe encourageant pour la compréhension du texte !

Le livre interroge la pertinence, aujourd’hui, des concepts et de l’esprit des Lumières. Dans un monde chaotique où les sociétés semblent plus fragilisées que jamais, le retour à un ordre théocratique et obscurantisme peut sembler tentant. Pour le combattre, il est nécessaire de faire appel à de nouvelles Lumières démocratiques, écologistes, anti-domination (de son corps, de la nature) et pour une acceptation de notre vulnérabilité et de notre place dans notre environnement (un thème sur lequel l’un de ses livres a été distingué par le prestigieux prix Moron !).

Le texte, paragraphe après paragraphe

Ce texte de 15 paragraphes peut être divisé en trois grandes parties, qui s’enchaînent pour former une démonstration claire répondant à une question qui l’est tout autant : pourquoi et comment passer des anciennes aux nouvelles Lumières ?

Du premier au quatrième paragraphe : nécessité d’un schéma de pensée différent, les « nouvelles Lumières »

Ces premiers paragraphes sont également les plus transparents, les plus simples à comprendre : ils permettent de se mouiller la nuque avant d’entrer dans le grand bain.

Pelluchon évoque directement la nécessité d’un changement de paradigme sociétal, déclenché par une prise de conscience de la barbarie humaine (envers les autres hommes et envers l’environnement). Elle offre une équation claire : sentiment de trahison de l’idéal humaniste des Lumières + prise de conscience écolo + vision de la beauté du monde et de notre responsabilité vis-à-vis de lui (et des hommes !) = émergence de nouvelles Lumières positives, libératrices, pleines d’espoir !

Grâce à ce nouveau schéma de pensée, les hommes se transforment, passant de rouages de l’ordre actuel et délétère du monde à acteurs de la transition ! Pourquoi maintenant ? Et bien parce que ce sont dans ces périodes où les limites des anciens modèles et des dirigeants apparaissent que germent les révolutions (car les nouvelles Lumières en sont une !).

Du cinquième au dixième paragraphe : les conditions d’apparition de ces nouvelles Lumières

Le cinquième paragraphe est l’un des plus ardus : il présente à lui tout seul un raisonnement complexe, mais formulé dans le désordre et qui gagne à être explicité car de lui dépendent les paragraphes suivants. Selon Pelluchon, les nouvelles Lumières sont l’aboutissement d’un processus qu’elle décrit ici, et que nous allons tenter de dérouler.

L’effondrement des institutions entraîne une « effervescence » d’individus et de groupes, libère une parole qui, enfermée trop longtemps, en profite pour exprimer des besoins et des aspirations immenses. De ses préoccupations individuelles ou presque, de ce besoin de faire entendre sa voix, émerge un désir de renouvellement social et politique qui peut conduire à la destruction (zut alors) ou à une réflexion sur le monde (et non plus sur la situation particulière de chacun !) d’où jaillit un nouvel imaginaire collectif : les Lumières, actualisées.

C’est terminé, on peut passer sereinement aux paragraphes suivants. Pelluchon rappelle le besoin de changement de paradigme (inutile de le répéter dans la copie), ainsi que la vocation universelle (« cosmopolite ») de ces Lumières (à évoquer).

Pour que le processus fonctionne, il est nécessaire de laisser libre la créativité des citoyens, et surtout de réformer profondément notre démocratie (transition !) car les balbutiements de démocratie participative sont de façade et partent des postulats faux que 1) il existe un « bien commun » et que donc 2) un consensus est possible à l’échelle d’un pays voire du monde…

La fin du texte : la réforme nécessaire de la démocratie.

Pelluchon souligne (beaucoup et souvent -on ne l’évoquera qu’une fois dans nos 275 mots réglementaires) l’absence d’une « volonté générale » que l’on aime fantasmer. Il faut abandonner la recherche de consensus, de convergence, et laisser les « publics » (des groupes de personnes aux intérêts différents mais tous heurtés par la mondialisation) évoquer leurs doléances, faire des propositions.

La démocratie doit faciliter le dialogue entre les publics sans forcer le consensus, et les élus ne sont pas une incarnation d’une volonté générale (qui… n’existe pas, oui, Pelluchon le mentionne 5 fois), mais doivent écouter les propositions « d’en-bas » et les combiner pour former une politique cohérente.

Nous avons traversé les trois parties du texte : c’est terminé ! Ou presque : reste à trouver, comme l’exige l’épreuve ECRICOME, un titre.

La question du titre

Face à une démonstration relativement claire et progressive, le titre doit s’appuyer sur les trois parties pour englober le sujet, en soulignant particulièrement l’importance accordé à la description d’une nouvelle démocratie. Pourquoi pas : « Écologie, humanisme : pour passer aux nouvelles Lumières, réinventons la démocratie » ?

Retrouve également le sujet juste ici et pour plus de matières, de conseils, d’analyses et de sujets, visite la page Inside Concours Ecricome 2022 !